Une délégation de l'association espagnole « Professionnels pour l'éthique », conduite par son président, Jaime Urcelay, a présenté mardi 29 juin, au siège du parlement européen, à Bruxelles, un rapport élaboré par l'association sous le titre
« La version espagnole d'éducation à la citoyenneté : une agression à la liberté d'instruction en Europe », expliquant la dimension européenne du conflit qui intéresse un millier de famille espagnoles.
Selon ce qu'a déclaré Jaime Urcelay devant une cinquantaine d'eurodéputés du Groupe populaire européen (majoritaire au parlement), « se protégeant derrière la Recommandation 12/2002 du Conseil européen et d'autres directives européennes, le gouvernement espagnol a inséré en 2006, sans le consensus souhaitable, un ensemble de matières scolaires formant un programme, obligatoire et évaluable, appelé « Education à la citoyenneté (EpC) », ont rapporté à ZENIT les « Professionnels pour l'Ethique ».
« Même si la dénomination des nouvelles matières scolaires espagnoles peut coïncider avec celle des matières existantes dans d'autres pays européens, a expliqué Jaime Urcelay, les différences sont importantes. En Espagne, les matières d' EpC sont obligatoires et évaluables, elles sont expressément destinées (selon le programme légal) à former la conscience morale des élèves, en s'introduisant dans leurs valeurs et dans l'intimité personnelle et familiale ».
Pour sa part, Leonor Tamayo, coordinatrice de la campagne d'objection à l'EpC, a rappelé que les parents espagnols ont présenté, ces trois dernières années, 55.000 déclarations d'objection de conscience à ces matières, refusant que ses propres enfants assistent aux leçons correspondantes.
« Le conflit, a déclaré Leonor Tamayo, a donné lieu à plus de 2.000 procédures judiciaires toujours en cours même si le Tribunal suprême (dans un vote très controversé) a rejeté la possibilité pour les parents de faire objection contre ces matières. Le 19 mars dernier, 305 espagnols ont présenté un recours contre l'Etat au Tribunal européen des droits de l'homme à Strasbourg pour atteinte aux droits fondamentaux. Le recours inclut 105 cas de jeunes élèves pris à partie pour avoir contester des matières de l'EpC ».
Jaime Urcelay a conclu affirmant que « cette réalité appelle à une prise de conscience de la part des institutions de l'Union européenne et, en particulier, de la part des représentants de la citoyenneté à l'assemblée parlementaire. Le conflit de l'EpC a franchi les frontières espagnoles et a pris une dimension européenne, vu que sont en jeu les droits fondamentaux sur lesquels veille la législation communautaire ».
Pour cette raison, Jaime Urcelay a annoncé la création d'un Réseau européen pour la liberté d'instruction, une initiative partie des « Professionnels pour l'Ethique », pour encourager l'échange d'informations et d'expériences et la coordination d'actions entre les entités européennes qui défendent la liberté des parents à éduquer leurs propres enfants.
A noter par ailleurs, une intervention du vice-président du Groupe populaire européen, Jaime Mayor Oreja, au nom des députés européens, qui a remercié l'association de ses efforts et de sa visite à Bruxelles pour présenter ce travail.
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