Le documentréaffirme l’opposition de l’Église au suicide médicalement assisté au nom des droits de l’homme et d’obligations éthiques de la profession médicale dans son ensemble.
Il évoque aussi les difficultés et les peurs des malades en stade terminal, rappelant que ces derniers ont davantage besoin de « l’amour et de l’assistance » des autres, de leur « attention et prévenance » que de se voir « traiter comme un problème en soi ».
« Contrairement aux stratégies du marketing, la campagne pour légaliser ce crime, n’augmente pas la liberté » de ces personnes qui, faisant face au moment « le plus vulnérable de leur vie », peuvent avoir de plus en plus de mal à « apprécier les choix » et avoir des idées suicidaires, « être influencées par les préjugés et les désirs des autres » à leur encontre.
« En annulant la protection légale de la vie d’un groupe de personnes, mettent en garde les évêques, le gouvernement transmet implicitement le message que « la mort serait mieux pour eux », finissant ainsi par faire entrer dans la politique officielle « le préjugé de trop de personnes saines contre la valeur de la vie pour quelqu’un qui a une maladie ou un handicap ».
Les évêques reconnaissent que la souffrance en cas de maladies chroniques ou terminales est souvent forte et demande compassion, mais la « vraie » compassion, soulignent-ils, doit apporter le « réconfort » en étant « solidaires » avec ceux qui souffrent.
La compassion n’est pas « mettre dans leurs mains des médicaments mortels ou les abandonner à leurs impulsions suicidaires, ou aux motifs égoïstes de ceux qui peuvent vouloir leur mort », insistent-ils.
Sur ce point, les évêques s’inquiètent de la « mauvaise tendance » chez certains médecins, comme en Hollande, qui limitaient autrefois l’euthanasie aux patients en phase terminale, de fournir, sous prétexte de « compassion », des médicaments mortels a des malades chroniques, des handicapés. Les évêques craignent également que des programmes gouvernementaux et les assurances privées puissent limiter leurs aides aux soins qui pourraient prolonger la vie », évoquant la solution fondée sur le rapport « coûts /bénéfices » d’une mort prescrite par le médecin.
« Pourquoi le corps médical devrait-il passer toute sa vie à développer une empathie et les capacités nécessaires pour mener à bien une tâche aussi difficile qu’importante comme celle de fournir une assistance médicale de choix quand la société elle-même se met à autoriser pour les patients souffrants une solution qui ne demande aucune habilité ? interrogent-ils.
« Une fois que certaines personnes sont devenues candidates à un traitement économique du suicide assisté, affirment les évêques, il devient facile aussi pour les contribuables publics et privés, en matière de couverture sanitaire, de diriger ailleurs les ressources qui affirment la vie ».
Pourtant, soulignent les évêques américains dans leur déclaration, « il existe une façon infiniment meilleure pour faire face aux besoins des personnes atteintes d’une grave maladie » : susciter en elles « confiance, paix, sérénité » avec eux-mêmes, avec leurs proches et avec Dieu, les entourer en posant sans cesse la question « Comment pouvons-nous être utiles ? », pratiquer des soins palliatifs efficaces.
Et cela ne veut pas dire, insistent-ils, « chercher à prolonger la vie en utilisant des médicaments inefficaces ou inutilement destructeurs », ni que nous devrions priver de soins antidouleurs les patients qui souffrent, à cause d’une peur excessive ou inopportune que ceux-ci puissent avoir des effets collatéraux et abréger la vie ».
« Nous méritons de vieillir dans une société soucieuse de notre personne et de nos besoins », concluent les évêques américains, une société où « la compassion, fondée sur le respect, le soutien, à la fin de notre vie, est authentique. Les choix que nous faisons ensemble aujourd’hui décideront si ce genre de société attentionnée est celle que nous laisserons aux générations futures ».
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