Reyot Alemu et Woubeshet Taye sont tous les deux détenus depuis le mois de juin 2011. La première se trouve dans un très faible état de santé et le second aurait subi des mauvais traitements.
"Monsieur le Premier ministre, la situation de chacun de ces journalistes est alarmante. Nous sommes très inquiets de voir leur détention provisoire une nouvelle fois prolongée et demandons qu’ils soient remis en liberté sans délai", a écrit Reporters sans frontières.
"Nous estimons par ailleurs que les déclarations de Woubeshet Taye doivent être prises très au sérieux. C’est pourquoi nous demandons aux autorités éthiopiennes d’ouvrir une enquête sérieuse et indépendante permettant d’établir si le journaliste a effectivement subi des mauvais traitements en détention. Si tel est le cas, les auteurs de ces actes devront être traduits en justice et dûment sanctionnés. Nous vous rappelons qu’il est de votre devoir de vous assurer que les détenus soient traités humainement, aient accès aux soins et puissent exercer pleinement leurs droits, tels que garantis par la Constitution éthiopienne", a ajouté l’organisation.
A l’issue de leur comparution le 17 août dernier, la détention provisoire des deux journalistes a été, une fois de plus, allongée de 28 jours. Accusés de complicité présumée avec un groupe politique considéré comme "terroriste", ils seront présentés devant la cour le 8 et le 9 septembre prochain.
Woubeshet Taye, journaliste et directeur adjoint de l’hebdomadaire Awramba Times, a été arrêté le 19 juin 2011 par la police. Deux mois après son arrestation, lors de sa comparution devant la cour fédérale de première instance, le journaliste a déclaré à avoir été frappé durant son interrogatoire et malmené par des responsables de la prison. Il lui a en outre été refusé de recevoir sa famille et d’organiser sa défense avec son avocat.
Reyot Alemu, éditorialiste pour l’hebdomadaire en langue amharique Fitih, a été arrêtée le 21 juin dernier et son matériel confisqué. Celui-ci vient d’être retourné à sa famille il y a quelques jours. Les rares visiteurs autorisés à lui rendre visite en prison s’inquiètent de la détérioration rapide de son état de santé. Après deux mois de détention, la journaliste est affaiblie et présente des signes de traumatismes physiques et psychologiques. Si sa famille a pu lui faire parvenir des médicaments, il est désormais urgent d’entamer un suivi médical de la jeune femme.
RSF