Ce séminaire d'une demi-journée était consacré à l'évaluation de la situation actuelle des chrétiens et de la liberté de religion en Europe, explique un communiqué de la COMECE. Le Saint-Siège y a souligné qu'"une des questions clés est la protection des décisions de conscience à motivation religieuse".
Les intervenants ont convenu que "des efforts importants sont nécessaires pour éliminer les mesures discriminatoires à l'encontre des chrétiens" et que la "liberté de religion doit être garantie non seulement pour les minorités, mais pour les chrétiens aussi", précise le texte.
Par ailleurs, "l'attention du public doit être portée à des questions qui ne sont pas couvertes par les médias" et "un dialogue permanent doit être mis en place sur les plus grandes questions", ajoute-t-il.
Selon Mgr Florian Kolfhaus, du Secrétariat d'État du Saint-Siège, "une des questions clés est la protection des décisions de conscience à motivation religieuse". L'Eglise est "contre la discrimination", a-t-il poursuivi, cependant "toute discrimination n'est pas discrimination: il y a aussi un "droit à la différence"".
"Dans certains pays, la protection des droits des minorités sexuelles impose des limites à la critique et à la liberté d'expression. La liberté de conscience, en particulier dans les professions médicales, est aussi mise à mal", a dénoncé en ce sens Konrad Szymanski, du groupe ECR.
Si en Europe "il est bon signe" que l'on parle avec passion des droits de l'homme, de l'égalité des droits, de la non-discrimination, cependant "cela ne signifie pas que notre propre démocratie libérale ne peut pas évoluer vers un système discriminatoire ou un système qui tolère la discrimination", a-t-il poursuivi, constatant que "de plus en plus de chrétiens se sentent discriminés".
Jan Olbrycht, vice-président du groupe PPE, chargé des relations interculturelles, a déclaré quant à lui que "toute forme de discrimination est inacceptable" car elle va "à l'encontre des fondements mêmes de l'Union européenne".
Aujourd'hui, a-t-il constaté, il existe "plusieurs développements discriminatoires inquiétants contre les chrétiens en Europe, contre lesquels nous devons agir conjointement et de manière décisive". Il estime également que certains cas pourraient aider, car "certaines de ces violations majeures pourraient contribuer à accroître la sensibilisation du public et intensifier les efforts de lutte contre la discrimination des chrétiens qui se sentent de plus en plus comme une minorité en Europe".
D'autres intervenants ont évoqué la nécessité que la Cour européenne des Droits de l'Homme ait une approche plus équilibrée et cohérente sur l'incitation à la propagande haineuse.
Ils ont souligné par ailleurs l'interprétation idéologique de la Convention européenne des droits de l'homme pour certains cas soumis à la Cour de Strasbourg, mettant en évidence l'écart entre les minorités agissantes qui influencent le processus décisionnel et la majorité silencieuse des chrétiens qui ont peur de prendre une place centrale dans l'agenda politique.
Mgr Piotr Mazurkiewicz, secrétaire général de la COMECE, a évoqué les résultats positifs récents protégeant l'égalité et la liberté religieuse au sein du Conseil de l'Europe et de la Cour de Luxembourg.
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