Une vingtaine de délégués des Conférences épiscopales d’Europe chargées de la pastorale des migrants et d’organismes ecclésiaux continentaux étaient présents de 25 pays. Sont intervenus entre autres le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation et Mgr Cyril Vasil, secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales.
Protagonistes de l’évangélisation
Les participants mettent en garde contre le risque « d’adopter une vision bornée de la pastorale des migrants, limitée aux aspects sociaux et économiques ».
« Les migrants sont, eux aussi, des protagonistes de la proclamation de l’Evangile dans le monde moderne », affirment-ils. Les immigrés sont donc des acteurs « auprès des Eglises qui les accueillent ».
Mais ils le sont à condition que la communauté « soutienne leur chemin de foi » et « accueille leur contribution », tranchant avec un monde « méfiant à l’égard de l’étranger, de la diversité, même religieuse ».
L’Eglise estime que c’est « dans sa capacité d’accueillir l’immigré en tant que ressource » qu’elle « exprime au mieux son unité » : les migrations sont même « une occasion pour vérifier sa catholicité (universalité) » et sa mission d’« harmonisation dans la diversité ».
C’est pourquoi les participants invitent à élaborer « une pastorale de communion » qui soit en mesure non seulement « d’accueillir les différents groupes ethniques », mais surtout de « réaliser la communion entre eux ».
Concrètement, les communautés de fidèles « devraient être des lieux ouverts et accueillants de la diversité » : la nouvelle évangélisation « vit de cet échange fécond de cultures et de traditions religieuses qui demandent du respect et de la complémentarité », souligne le texte.
Pour une pastorale des migrants
Les participants précisent quelques orientations « pour que l’Eglise puisse appliquer une pastorale de communion qui soit à la base du renouveau de l’évangélisation », rappelant que l’Evangile est confié à tous, « sans aucune limite d’ordre territorial, ethnique et/ou temporel ».
Ils insistent sur la « crédibilité des agents de l’annonce », encourageant « une fréquentation constante de Parole de Dieu et des sacrements » afin de donner « un témoignage de vie cohérent ».
Cependant ils préconisent aussi de réfléchir sur les moyens de transmettre le message : « trouver les meilleures façons de renouveler son annonce auprès des baptisés qui ne comprennent plus le sens de l’appartenance à la communauté chrétienne », « inculturer l’annonce » pour « évangéliser les cultures » diverses, et « savoir accueillir la richesse découlant de la présence croissante de fidèles provenant des Eglises orientales ».
Défis européens
Dans ce cadre, la Commission CCEE projette une feuille de route encourageant chaque Conférence épiscopale à « mettre en réseau ses idées, ses ressources, ses bonnes pratiques et les questions qu’elle se pose ».
Les participants invitent également à « une plus grande collaboration pastorale entre les Eglises particulières, notamment entre communauté d’origine et communauté d’accueil ».
Ils plaident en outre pour « une plus grande coordination entre les experts juridiques des Conférences épiscopales » et au « dialogue avec la communauté politique » afin de « faire face à une législation européenne qui régit de plus en plus la mobilité humaine au sein de l’Union Européenne ».
Le texte propose « la possibilité d’organiser des « jumelages entre familles d’immigrés » »
Il fait appel par ailleurs à une réponse de « charité » de la part de « tous les chrétiens à tous ceux qui arrivent de loin et qui « frappent à la porte » dans les paroisses et les quartiers.
Enfin, il signale « l’apport qui découle du dialogue interconfessionnel et interreligieux ».
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