L’évêque espagnol intervenait dans le cadre du 8ème Sommet annuel des représentants religieux et de l’Union européenne, jeudi 12 juillet 2012, à Bruxelles (cf. "Documents" pour le texte intégral).
Mgr Montes s’est inspiré de la situation espagnole, « l’une des plus emblématiques du moment dans l’Union européenne » : le chômage y dépasse les 23%, avec une proportion de 50% de jeunes, a-t-il rappelé.
Malgré cela, « l’Espagne est un pays qui a de grandes capacités », a affirmé l’évêque, dénonçant l’attaque « immorale » de l’économie espagnole par les marchés, attaque qui aura de « lourdes conséquences » pour les personnes dans le besoin et sur la création d’emplois.
Les jeunes ont droit au travail
L'évêque invite à donner la priorité à la création d’emploi : « Le chômage est dégradant pour la dignité de l’être humain », a souligné Mgr Montes, et il le prive de « l’espérance de développer ses facultés et ses dons ».
A ce titre, les jeunes ont le « droit d’avoir accès au marché du travail » pour pouvoir aussi « construire leur avenir avec confiance, fonder une famille et envisager d’avoir des enfants à un âge adéquat ».
C’est pourquoi l’évêque a invité à « un rôle plus actif et courageux de la part des employeurs pour promouvoir des opportunités de travail adéquates pour les jeunes ».
Evoquant également le nouveau programme européen « Erasmus pour Tous » qui sera mis en place en 2014, il a appelé à créer des « structures spéciales grâce à des fonds UE » afin que tous les jeunes aient « une réelle chance de participer aux programmes ».
Contribution des Eglises
Pour l’évêque, la racine des problèmes ne découle pas seulement des difficultés économiques, car au « manque de contrôle de la spéculation immobilière », s’ajoute un « désir d’enrichissement facile, rapide et sans scrupules », qui a « couvert le caractère illicite des moyens employés ».
En d’autres termes, une « conception matérialiste de la vie » a « protégé les égoïsmes dans les processus économiques et la recherche d’avantages politiques, en sacrifiant le bien commun à des intérêts sectoriels ».
Mgr Montes a donc rappelé les « principes éthiques », qui devraient « orienter les décisions et les programmes » pour sortir de la crise : en premier lieu, il faut un « changement de mentalité » qui fasse de « la dignité de la personne humaine un critère essentiel du travail ».
Dans ce but, a-t-il poursuivi, il est important de « ne pas taire l’affirmation de Dieu comme fondement de l’ordre moral ». En ce sens, la « plus grande contribution » des Eglises est leur conception de l’homme et de la société « fondée sur la vision transcendante de la vie humaine, qui exige le respect de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux ».
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