les représentants des associations catholiques bénévoles en Europe. Le pape a en quelque sorte brossé le portrait robot du bénévole catholique.
En effet, l’Europe célèbre l’année du volontariat et à cette occasion, le Conseil pontifical Cor Unum, a organisé au Vatican un congrès international de deux jours (10-11 novembre) qui a rassemblé quelque 160 personnes, venant de 25 pays : présidents des conférences épiscopales européennes, évêques délégués pour les organismes caritatifs catholiques et responsables des organismes ecclésiaux de volontariat nationaux et internationaux.
Identité catholique
Cor Unum, présidé par le cardinal Robert Sarah, souhaitait ainsi « remettre Dieu et la Bonne Nouvelle au cœur des activités de volontariat dans le monde, car la foi est à l’origine de l’exercice de la charité ».
Exprimant sa gratitude pour l’œuvre accomplie, Benoît XVI a mis l’accent sur l’identité du bénévolat catholique qui ne doit pas se laisser « séduire par des idéologies » et il rappelle que « le travail bénévole n’est pas simplement l’expression de la bonne volonté ».
Mais il est fondé sur « une expérience personnelle du Christ » qui a été « le premier à servir l’humanité » et à « donner sa vie, librement, pour le bien de tous ». Et c’est « l’expérience de l’amour généreux de Dieu » qui pousse le chrétien à « adopter la même attitude » envers les autres, notamment en venant puiser à l’eucharistie.
La grâce du Christ, a repris le pape, « élève notre vocation » à servir les autres sans aucune récompense : les chrétiens sont appelés à « servir les autres avec la même liberté et la même générosité qui caractérise Dieu lui-même ». Et c’est ainsi qu’ils deviennent des « instruments visibles de son amour » dans un monde qui « aspire à cet amour au milieu de la pauvreté, de la solitude, de la marginalisation, et de l’ignorance que nous constatons dans le monde ».
Ne vous découragez pas
Certes, les bénévoles catholiques ne peuvent pas répondre à toutes les urgences, mais cela ne doit pas les « décourager » a insisté le pape : le peu qu’ils réussissent à faire pour soulager les nécessiteux peut «être considéré comme la bonne graine qui grandira et portera beaucoup de fruits ». Tel est le témoignage à porter dans la société civile « avec humilité » et avec « conviction ».
Les catholiques ne doivent pas non plus se laisser « séduire par des idéologies qui veulent changer le monde sur la base d’une vision purement humaine ».
Pour ce qui est du rapport avec la société civile, le pape a affirmé le devoir de l’autorité publique de « reconnaître et apprécier » la contribution spécifique des catholiques, sans « distorsions ». Car c’est le rôle des catholiques de « participer activement à la vie de la société, en cherchant à la rendre toujours plus humaine, toujours plus caractérisée par une liberté, une justice, une solidarité authentiques ».
Plus encore, le volontariat est devenu, fait observer le pape, « un service de charité » et un « élément de notre culture moderne, universellement reconnu », du fait notamment de « l’attention particulière » des chrétiens pour « la dignité de la personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu ».
Les racines spirituelles
Le pape met en garde contre la négation de ces « racines spirituelles » de l’action des bénévoles catholiques qui risquerait de devenir « purement utilitariste » et de perdre ainsi ce qui « distingue » leur service, et ceci au détriment de la société. Or, en un temps de crise, leur engagement constitue « une raison d’avoir confiance », parce qu’il manifeste que le bien grandit au milieu des difficultés.
Le pape a rappelé – une affirmation du concile – que c’est dans le don de soi que l’homme se réalise : « N’ayez pas peur d’un changement radical dans votre vie, car c’est « en se donnant aux autres que nous vivons notre vie en plénitude ».
Parmi les nombreux invités, souligne Radio Vatican, une Ong de coopération internationale, la Fidesco, fondée en 1981 par la communauté de l’Emmanuel, et qui fête cette année ses 30 ans. Aujourd’hui, les bénévoles de la Fidesco sont plus de 200 dans le monde. Ils travaillent dans des dispensaires, des centres d’accueils pour les enfants des rues, des centres de réfugiés, fermes écoles…
Anita S. Bourdin
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