Le pape avait lui-même demandé, à l'occasion de son élection, en mars dernier, que les Argentins qui pensaient venir à Rome pour l'inauguration du pontificat consacrent plutôt le prix du voyage au secours des pauvres. Il avait tenu le même discours pour le consistoire de 2001 au cours duquel il a été créé cardinal par Jean-Paul II: il avait demandé d'offrir plutôt de l'aide aux malheureux.
"Le cardinalat ne représente pas une promotion, ni un honneur, ni une décoration ; c’est simplement un service qui exige d’étendre son regard et d’élargir son cœur", explique le pape qui demande de l'accueillir cette désignation "avec un cœur simple et humble".
Il a en effet adressé une lettre à chaque cardinal qui sera "créé" au cours du consistoire du 22 février et dont il a annoncé les noms lors de l’angélus de dimanche dernier 12 janvier.
Voici notre traduction intégrale de la lettre du pape.
A. Bourdin
Lettre du pape François à chaque nouveau cardinal
Cher frère,
En ce jour de la publication de ta désignation pour faire partie du Collège cardinalice, je désire te faire parvenir un salut cordial ainsi que l’assurance de ma proximité et de ma prière. Je désire que, uni à l’Église de Rome, « revêtu des vertus et des sentiments du Seigneur Jésus » (cf. Rm 13,14), tu puisses m’aider avec une efficacité fraternelle dans mon service rendu à l’Église universelle.
Le cardinalat ne représente pas une promotion, ni un honneur, ni une décoration ; c’est simplement un service qui exige d’étendre son regard et d’élargir son cœur. Et bien que cela semble paradoxal, on ne peut regarder plus loin et aimer plus universellement, avec une plus grande intensité, qu’en suivant la même voie que le Seigneur : la voie de l’abaissement et de l’humilité, en prenant la condition de serviteur (cf. Ph 2,5-8). C’est pourquoi je te demande, s’il te plaît, de recevoir cette désignation avec un cœur simple et humble. Et bien que tu doives le faire avec une grande joie, fais en sorte que ce sentiment soit éloigné de toute expression de mondanité, de toute manifestation festive étrangère à l’esprit évangélique d’austérité, de sobriété et de pauvreté.
Au revoir, donc, au 20 février prochain. Nous entamerons les deux journées de réflexion sur la famille. Je reste à ta disposition et te prie, s’il te plaît, de prier et de faire prier pour moi. Que Jésus te bénisse et que la Vierge Marie te protège.
Fraternellement,
François
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat