L'accès des femmes à l'épiscopat serait un « pas en arrière » dans le dialogue entre catholiques et anglicans, a prévenu le cardinal Walter Kasper durant son intervention hier mercredi à la Conférence de Lambeth.
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, selon la transcription de son intervention parue dans l'édition de ce jeudi de « L'Osservatore Romano », a fait part en premier lieu de la solidarité du pape Benoît XVI.
« Je sais que beaucoup d'entre vous s'inquiètent, certains profondément, de cette menace de fracture qui pèse sur la communion anglicane, a déclaré le cardinal Kasper, et nous tenons à vous exprimer notre solidarité ». « Notre grand désir est que la communion anglicane reste unie, enracinée dans cette foi historique que notre dialogue et nos quatre décennies de relations nous ont portés à croire qu'elle était largement partagée ».
Dans ce contexte, le cardinal allemand a affronté « deux questions clefs, sujets de tensions au sein de la Communion anglicane et dans ses rapports avec l'Eglise catholique : l'ordination des femmes et la sexualité humaine ».
Pour ce qui est de la seconde question, l'homosexualité, le cardinal a affirmé : « A la lumière des tensions de ces dernières années à ce sujet, une déclaration claire de la part de la communion anglicane augmenterait nos possibilités de témoigner ensemble en matière de sexualité humaine et de mariage. Un témoignage qui est douloureusement nécessaire dans le monde d'aujourd'hui ».
A propos de l'accès des femmes au sacerdoce et à l'épiscopat, le cardinal Kasper se déclare dans le devoir d'« être clair à propos de cette situation qui est venue se créer dans nos rapports œcuméniques ».« Bien que notre dialogue ait porté à un accord significatif sur la question du sacerdoce, l'ordination des femmes à l'épiscopat bloque substantiellement et définitivement toute possibilité que l'Eglise catholique reconnaisse les Ordres anglicans », a-t-il expliqué.
« Nous souhaitons la poursuite d'un dialogue théologique entre la Communion anglicane et l'Eglise catholique, a-t-il ajouté, mais cette nouvelle donne porte directement atteinte aux objectifs que nous poursuivions dans ce dialogue ».« Il semble aujourd'hui que la pleine communion visible, objectif de notre dialogue, ait fait un pas en arrière, que notre dialogue aura des objectifs moins définitifs et que son caractère en sera altéré », a-t-il dit.
« Bien que ce dialogue puisse encore apporter de bons résultats, il ne sera pas soutenu par ce dynamisme qui dérive de cette possibilité réaliste d'unité que le Christ attend de nous ou de la participation commune au repas de l'unique Seigneur, auquel nous aspirons avec tant d'ardeur ».
ROME, Jeudi 31 juillet 2008 (ZENIT.org)