{mosimage}Chiara Lubich a achevé son voyage terrestre : « une vie consacrée à diffuser la fraternité universelle pour contribuer à composer dans l'unité la famille humaine au nom de l'Evangile », écrit l'agence vaticane Fides qui rend hommage à la fondatrice du Mouvement des Focolari, ou « Œuvre de Marie », dont les funérailles auront lieu demain, 18 mars.
« Dans un climat serein, de prière et d'intense émotion, Chiara Lubich a achevé à 88 ans son voyage terrestre cette nuit, 14 mars 2008, à 2 heures du matin dans son habitation de Rocca di Papa (Rome), où hier soir elle était rentrée selon sa volonté expresse après son hospitalisation à Policlinico Gemelli ». C'est par ces paroles que le Mouvement des Focolari a annoncé la mort de Chiara Lubich. Pendant toute la journée, des centaines de personnes sont passées dans sa chambre, pour lui adresser un dernier adieux, et s'arrêter dans la chapelle contiguë et se recueillir, restant longtemps autour de la maison en prière. Une procession spontanée et ininterrompue. Chiara a pu même donner à certains des signes, malgré son extrême faiblesse. Née à Trente en 1920, Chiara Lubich a donné naissance à un vaste mouvement de renouvellement spirituel et social, le Mouvement des Focolari. Pendant la seconde guerre mondiale, parmi les pauvres de Trente, elle commence ce qu'elle-même a défini comme « une aventure divine » : aujourd'hui le Mouvement est diffusé parmi des millions de personnes, dans 182 pays. Mais il ne réunit pas seulement des catholiques, mais aussi des chrétiens de plus de 350 églises, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des hindous et des personnes sans aucune référence religieuse, impliquées dans le projet unique de vivre et de diffuser la fraternité universelle pour contribuer à composer la famille humaine dans l'unité. Parmi les nombreuses concrétisations : la citadelle de témoignage, le projet pour une économie de communion dans lequel sont engagées plus de 750 entreprises qui affectent une partie de leurs revenus aux pauvres, mille œuvres et activités sociales, notamment dans les pays en voie de développement, plus de 12.000 adoptions à distance. Pour l'Agence Fides Chiara Lubich avait préparé le Commentaire de l'Intention missionnaire proposée par le Saint-Père pour le mois d'octobre 2002, qui avait pour thème : « Pour que les missionnaires, les prêtres, les religieux et les laïcs sachent annoncer avec courage l'amour du Christ pour les pauvres » (cf Agence Fides 20/9/2002). Elle écrivait entre autres : « L'amour est au cœur du message évangélique. Le Christ l'a témoigné pendant toute sa vie par ses paroles et par ses œuvres ». Ele soulignait : « C'est un amour à dimension universelle, qu'il propose comme loi de vie à tous ceux qui veulent le suivre : « Aime ton prochain comme toi-même » (Mt 19,18; cf Mt 22,39). Aimer son prochain, chaque prochain, quelque soit celui que l'on rencontre sur le chemin de la vie. « Si vous aimez ceux qui vous aiment -ce sont Ses paroles- quel mérite avez-vous ? (…) Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? » (Mt 5,46-47). Tel est l'amour typiquement chrétien: un amour qui ne fait aucune distinction, comme celui du Père céleste qui "fait lever son soleil sur les mauvais et sur les bons, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes". Mais sans doute Jésus dans son amour envers tous, a-t-il montré une prédilection spéciale pour les pauvres : il a été proche de ceux qui souffraient, quelque soit leur souffrance (…). Il est donc particulièrement opportun d'attirer l'attention sur la place que les pauvres ont eue dans la vie de Jésus ».
« C'est une chose merveilleuse de souligner que les pauvres ont été les premiers destinataires de Son amour, écrivait encore Chiara Lubich ; que dans la mesure où nous aimerons les nécessiteux, nous aussi nous pourrons être sauvés et ainsi prendre part à la gloire du royaume des cieux, comme Lui-même le promet en parlant du jugement final (cfr Mt 25,31-40). Annoncer l'amour du Christ pour les pauvres. Mais pour que cette annonce puisse être vraiment efficace, il est nécessaire que tout chrétien se fasse pauvre à son tour (…) ».
« C'est la voie que les chrétiens sont appelés à parcourir, concluait la fondatrice : non seulement les missionnaires, les prêtres et les religieux, mais aussi les laïcs, aujourd'hui tous sont invités par le Saint-Père à s'engager dans la « Nouvelle Evangélisation » (Novo Millennio Ineunte 40), à annoncer avec courage l'amour de Dieu pour les pauvres. Nous serons ainsi un exemple et un éperon dans le monde -lacéré par toute forme de violence et de discrimination- pour que se réalise, entre les pays riches et les pays pauvres, une distribution plus équitable des biens comme présupposé de justice et de paix ».
ROME, Lundi 17 mars 2008 (ZENIT.org)