L’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient a une finalité essentiellement pastorale. Bien qu’elle ne puisse ignorer le cadre social et politique de la région, l’Assise synodale a surtout une finalité ecclésiale. Le thème même de l’Assise synodale
1) raviver la communion entre les vénérables Églises orientales catholiques sui iuris afin qu’elles puissent offrir un témoignage de vie chrétienne authentique, joyeuse, attirante. Au Moyen-Orient, grâce à la divine Providence, comme il a déjà été souligné, outre l’Église de Tradition latine, 6 Églises orientales catholiques sont présentes, ayant chacune un Patriarche à leur tête. Ainsi, à l’Assise synodale participeront 7 Patriarches en fonction. Les travaux synodaux, se déroulant dans un climat de prière, de réflexion et de dialogue, devraient servir à renforcer davantage les liens de communion à l’intérieur de chacune de ces Églises, à savoir entre le Patriarche, les Évêques, les prêtres, les membres de vie consacrée et les laïcs. Évidemment, il faudrait ensuite renforcer les liens de communion entre chacune des Églises catholiques de différente s Traditions. Des résultats positifs d’une telle communion seraient bénéfiques pour toute l’Église catholique, en soulignant la fécondité de son unité qui s’exprime dans la pluriformité de ses vénérables Traditions. Par ailleurs, la communion devrait s’étendre à d’autres Églises et communautés ecclésiales présentes au Moyen-Orient – les représentants de 13 d’entres elles prendront part aux travaux synodaux en qualité de Délégués fraternels, comme cela a déjà été souligné. Le dialogue et la communion s’étendront aussi aux membres des religions non chrétiennes et à tous les hommes de bonne volonté. 2) renforcer l’identité chrétienne à travers la Parole de Dieu et la célébration des Sacrements. L’Assemblée synodale devrait confirmer à la conscience des fidèles du Moyen-Orient leur vocation en tant que disciples de Jésus-Christ dans la terre où il est né, où il a vécu, où il a prêché et où il a accompli son mystère pascal. Le fait de vivre en Terre Sainte devrait de plus en plus se révéler comme un privilège lié à une mission particulière. Il en va de l’intérêt de toute l’Église que la Terre de Jésus ne devienne pas un musée rempli de monuments et de pierres précieuses, mais qu’elle continue à être une Église vivante, construite avec des pierres vivantes (cf. 1P 2,5), avec des chrétiens qui perpétuent la tradition ininterrompue de la présence des disciples de Jésus-Christ en Terre Sainte depuis près de 2 000 ans. En nombre, les chrétiens représentent une minorité au Moyen-Orient. En revanche, ils ont une vocation unique: être les témoins du Seigneur Jésus dans un environnement principalement musulman, à l’exception de l’État d’Israël où la majorité des citoyens sont juifs. Une telle situation
demande une ouverture et un dialogue avec ceux qui appartiennent aux deux autres religions monothéistes: l’Hébraïsme et l’Islam. L’expérience d’un tel dialogue, positive sous de nombreux aspects, pourrait revêtir la plus haute importance pour toute l’Église. Conclusion L’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient offre une occasion heureuse de présenter la richesse des Églises orientales catholiques au monde entier, surtout aux chrétiens, afin qu’ils soutiennent de plus en plus, aussi bien spirituellement que matériellement, leurs frères et soeurs au Moyen-Orient, en particulier ceux qui vivent dans des situations difficiles en raison de la violence, y compris le terrorisme, l’émigration et la discrimination. Les chrétiens au Moyen-Orient sont souvent artisans de la paix et partisans du pardon et de la réconciliation, ô combien nécessaire dans la région. Ils souhaitent vivre en paix avec leurs voisins juifs et musulmans dans le respect mutuel des droits, y compris le droit fondamental de la liberté de religion et de conscience. En communion avec le Saint-Père Benoît XVI, tous les chrétiens sont invités à prier afin que l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient puisse atteindre les finalités prévues. Une telle invitation s’adresse surtout aux membres de vie consacrée et, en particulier, aux monastères de clôture. La prière renforcera les liens de foi, d’espérance et de charité entre les croyants de la sainte Église de Dieu afin que puisse se réaliser, de la meilleure façon possible, l’idéal de la communauté primitive dans laquelle la multitude des croyants “n’avait qu’un coeur et qu’une âme” (Ac 4,32). [1] Benoît XVI, Remise de l’Instrumentum laboris, L’Osservatore Romano, 6-7 juin 2010. [2] Cf. Concile Vatican II, Décret sur les Églises catholiques orientales Orientalum ecclesiarum, 9. [3] Ibidem, 1.[4] Cf. Benoît XVI, Remise de l’Instrumentum laboris, L’Osservatore Romano, 6-7 juin 2010, p. 9 [5] Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium, 42. [6] Cf. Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient, Instrumentum laboris, 3