Benoît XVI l’a déclaré "vénérable" en 2009 et il a annoncé sa béatification le 19 décembre 2011 (cf. Zenit du 19 décembre 2011).
Une conférence de presse présentant cet évènement a été organisée le 29 août 2012, à la maison de la Conférence des évêques de France à Paris.
La célébration de la béatification se déroulera sous la présidence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui représentera Benoît XVI.
Dans ce cadre, différents évènements sont organisés du 21 au 23 septembre 2012 à Troyes et à Plancy l’Abbaye, entre autres, une veillée autour de la vie du P. Brisson, plusieurs spectacles, la visite de la maison du P. Brisson, une messe d’action de grâce présidée par Mgr Stenger, évêque de Troyes. Quelque 4.000 personnes sont attendues.
A l’école de François de Sales
Louis Brisson naît à Plancy, dans le diocèse de Troyes, en 1817. Ses parents, fervents pratiquants, l’élèvent chrétiennement. Nourrissant un grand amour pour Dieu, il entre en 1831 au petit Séminaire de Troyes. Il est ordonné prêtre en 1840.
En 1841, il est nommé confesseur et professeur au pensionnat de la Visitation de Troyes et en 1843 il devient aumônier de la Communauté. Pendant 40 ans, jusqu’en 1884, il approfondit la pensée et de la spiritualité de St François de Sales.
La supérieure, Mère Marie de Sales Chappuis, le presse de fonder des prêtres destinés à répandre la doctrine de S. François de Sales. C’était d’ailleurs le souhait de François de Sales de fonder une congrégation de prêtres continuant, selon son esprit, l'œuvre commencée, à côté de la Visitation. Le P. Brisson se montre d’abord réticent.
Mais en 1857, Mgr Cœur, évêque de Troyes, érige dans son diocèse l’Association catholique de Saint-François de Sales pour la lutte contre la déchristianisation par la revitalisation de la foi et le retour à la pratique religieuse. Il nomme l’abbé Brisson directeur de l’Association pour le diocèse.
Le P. Brisson se propose aussi de soutenir la vie morale et chrétienne des jeunes ouvrières, très nombreuses dans cette ville de bonneterie, créant pour elles divers ateliers et foyers. En 1866, il en confie la direction à deux anciennes élèves de la Visitation, Léonie Aviat – canonisée en 2001 – et Lucie Canuet. Ainsi prend naissance la Congrégation des Sœurs Oblates de saint François de Sales.
En 1869, Mgr Ravinet demande au P. Brisson de reprendre en main l’unique collège catholique de la ville, contraint de fermer en raison de difficultés d’ordre économique. L’abbé Brisson n’a ni hommes, ni argent… mais sur l’ordre de son évêque, et aidé de quelques collaborateurs prêtres, il commence la congrégation des Oblats de saint François de Sales.
Un charisme de prière
Les œuvres de ces deux congrégations se développent rapidement et elles se diffusent dans d’autres pays, notamment par des écoles, des pensionnats, des patronages. Le P. Brisson gouverne ses deux familles religieuses avec une connaissance approfondie des choses pratiques et une vie intérieure intense.
Le P. Brisson est essentiellement une âme d’oraison, il a faim et soif de Dieu, il passe de longues heures en adoration devant l’Eucharistie et va se ressourcer régulièrement à la Chartreuse de Bosserville ou à la Grande Chartreuse.
Sa vie est aussi marquée par l’épreuve, d’abord à cause de relations difficiles avec l’autorité diocésaine, puis lors de la persécution religieuse, dont souffre la France dès la fin du 19e siècle : les Oblats et les Oblates du pays sont expulsés, leurs maisons, confisquées. Lui-même, empêché par son grand âge de les suivre en exil, se voit contraint, en 1904, à chercher refuge à Plancy, dans la maison de son enfance.
Mais ferme dans la foi, le P. Brisson est sûr de l’avenir de ses deux Instituts et n’est pas ébranlé dans son invincible confiance en Dieu. Il meurt le 2 février 1908, à l’âge de 91 ans.
Une guérison inexpliquée
C’est la reconnaissance de la guérison miraculeuse d'un jeune Equatorien de la province du Chimborazo, Carlos, due à l'intercession du P. Brisson, qui a permis sa béatification.
Carlos – 8 ans en 1953 – avait été victime d'un accident survenu dans l'atelier de son père qui était mécanicien: la roue de fer d'un tracteur en réparation lui avait écrasé le gros orteil du pied droit et fracturé 2 autres doigts. Il fut soigné d'urgence mais sommairement car l'hôpital de son village n'était pas équipé ni les médecins spécialisés pour ce genre d'intervention. Son cas demeurait critique.
Les Sœurs Oblates, dont Carlos était l'élève firent, avec la famille, une neuvaine au P. Brisson et elles appliquèrent une relique sur le pied malade. L'enfant guérit, récupérant très vite toute sa mobilité et sa joie de vivre, sans séquelles, en un laps de temps que les médecins de la Commission d'enquête ont jugé inexplicable scientifiquement.
Oblats et Oblates aujourd’hui
Aujourd'hui, la Congrégation des Oblats compte un peu plus de 500 religieux, prêtres et frères, et elle est présente en Europe, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.
En France, les Oblats animent plusieurs paroisses, deux établissements scolaires – Saint-Bernard à Troyes et Saint-Michel à Annecy – diverses aumôneries, une revue, des rencontres salésiennes.
Ils ont pour mission de « réaliser l'imitation du Christ et le service de l'Église dans le monde moderne, en vivant et en répandant la doctrine salésienne ».
Les sœurs Oblates de saint François de Sales sont 400 et poursuivent l'œuvre du P. Brisson au service de la jeunesse en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud.
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