Le cardinal explique pourquoi il participera à La Manif pour tous, le 2 février, à Lyon, dans une tribune publiée sur le quotidien La Croix. Le mouvement de défense de la famille né lors des débats du "mariage pour tous", a en effet lancé une nouvelle mobilisation nationale, à Lyon et à Paris, dimanche prochain.
Après une année de mobilisation, le cardinal constate « de nouvelles convergences » et « des dialogues amorcés et approfondis », ce qui a permis « de connaître et de comprendre comme jamais auparavant la situation de personnes homosexuelles ».
« Pour de nombreux chrétiens, ce fut l’occasion de mettre en œuvre la dernière consigne de Jésus : ‘Vous serez mes témoins’ », ajoute-t-il : Ni « jusqu’au-boutistes », ni « à-quoi-bonistes », les chrétiens n’ont « pas d’obligation de résultats », ils ne sont pas envoyés pour « gagner », mais pour « témoigner ».
« Au soir de notre vie, nous ne serons pas jugés sur nos victoires, mais sur l’amour, et selon un seul critère, essentiel, celui de notre attitude vis-à-vis des plus petits », rappelle le cardinal.
« Faut-il continuer à prier, parler, agir et à se manifester ? Oui, et ce au nom même de l’Évangile du jugement dernier que l’on pourrait prolonger ainsi : ‘J’ai été privé d’un de mes parents dès ma naissance, et vous ne vous êtes pas manifestés !’ »
Pour le cardinal, « le changement de civilisation annoncé par Christiane Taubira se joue maintenant, spécialement dans le cadre de la loi ‘famille’. Elle ne parlera ni de GPA ni de PMA, mais on sait que, chassées par la porte officielle, ces questions rentreront par la fenêtre des amendements ».
Or, « si l’accès à la PMA et à la GPA est ouvert, c’est toute la filiation qui se trouvera bouleversée et désorientée. Pour la première fois verra le jour une génération d’enfants privés intentionnellement de l’un de leurs parents ».
Remerciant « tous les veilleurs » qui « aident à rester vigilants », le cardinal conclut : « Pour les enfants sans naissance, sans parents, sans voix, pour les personnes sans âge, sans avenir, pour les sans-papiers, sans-pays, sans-domicile-fixe… et pour tous les ‘sans’ qui sont nos prochains d’aujourd’hui, la parabole du Bon Samaritain m’interpelle : moi, Philippe, prêtre, je ne peux pas ‘passer mon chemin’! »
ZENIT