rapporte « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Lejeune.
Il avait déjà, lors de la clôture de l'Assemblée générale des évêques à Lourdes, le 9 novembre 2010, fermement réagi aux propos de Jean Leonetti qui demandait la libéralisation de la recherche sur l'embryon. Le Cardinal Vingt-Trois avait dénoncé alors "l'opinion versatile qui se justifie de ses changements en inventant différentes catégories d'éthique, comme si la responsabilité dans le respect de la dignité humaine était à géométrie variable selon que l'on est scientifique ou que l'on est politique". Aujourd'hui, il rappelle que c'est "dans l'intérêt de tous" "que les chercheurs puissent travailler dans des conditions clairement définies et respectueuses de l'homme".
Dans ce sens, il déplore l'incohérence du gouvernement qui "manifeste la conscience claire qu'avec la recherche sur l'embryon, le respect de la dignité humaine est en jeu" et qui "en même temps, semble mettre en place un système dans lequel la destruction d'embryons n'est plus une exception." Monseigneur Vingt-Trois dénonce notamment l'abandon de l'objectif thérapeutique des dérogations à la recherche sur l'embryon, au profit d'un objectif "'médical' dont on ne sait pas très bien ce qu'il recouvre", et de la pérennisation du régime dérogatoire.
"Je crains, s'inquiète-t-il, qu'on change de finalité, que le cadre de référence reste peut-être le respect de la dignité humaine, mais devienne une coquille vide, et que la recherche scientifique et ses impératifs passent avant tout. Je crains que l'on privilégie une option unique de recherche qui ignore les autres voies et se laisse enfermer dans une logique industrielle".
Il rappelle enfin que la vie de toute personne doit être respectée, fût-elle au stade embryonnaire car "l'humanité est une réalité continue, du début à la fin de la vie". "On ne parle pas de fabrication de voitures mais de conception de l'humain. Quand on prend des dispositions contraires à la dignité humaine, on entre dans un processus régressif du point de vue de la civilisation, quels que soient par ailleurs les "progrès scientifiques" que ces dispositions peuvent permettre".
Parlant de l'implication des évêques de France dans la réflexion bioéthique entourant la révision de la loi, il a affirmé qu'ils ne voulaient pas "se situer dans un rapport de forces politiques mais plutôt dans la discussion, l'échange et la confrontation des analyses".
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