A propos de la demande de certains d’inscrire la laïcité dans la Constitution française, l’archevêque fait observer que « c’est une tendance inflationniste qui consiste à inscrire dans la Constitution tout ce qui doit être respecté. Mais quand les lois sont bien faites, il suffit de les appliquer. »
Il déclare que la laïcité « n’est pas une contrainte » : « Elle doit permettre à des gens qui ont des convictions différentes de vivre ensemble de façon paisible. La laïcité n’a pas pour but d’établir un no man’s land de la croyance, de telle sorte qu’elle n’existerait que là où il n’existerait plus de religions. Dans le débat qui a marqué la loi de 1905, c’est le courant libéral qui l’a emporté pour l’adoption de la loi et sa mise en œuvre. Nous devons être fermement attachés à une vision consensuelle de la laïcité, et ne pas céder à une pratique conflictuelle. »
L’archevêque de Paris refuse toute instrumentalisation de la laïcité à des fins « politiciennes ». « La laïcité, dit-il, ne doit pas être instrumentalisée comme moyen de gestion des situations difficiles, comme substitut à des débats importants. Elle n’est pas une façon de partager la population en clans, mais un moyen pour aider les citoyens à surmonter ce qu’il peut y avoir de tendances claniques entre eux, afin de constituer une nation. »