الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة- لبنان اوسيب – لبنان
Le Monde, le plus prestigieux journal français, devrait tomber entre les mains d'un trio marqué à gauche, associant un mécène, un banquier et un entrepreneur à succès, après l'annonce hier du retrait d'une offre concurrente pour laquelle Nicolas Sarkozy avait marqué sa préférence.
Le patron de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur Claude Perdriel, l'opérateur France Télécom et le groupe espagnol Prisa (quotidien El Pais) ont fait savoir que ce retrait serait effectif dès lundi.
Un conseil de surveillance du groupe Le Monde a d'ailleurs entériné hier après-midi l'offre Bergé-Niel-Pigasse par onze voix sur 20, selon une source proche du conseil.
Les jeux étaient quasiment faits depuis le vote massif vendredi des personnels du groupe Le Monde en faveur de l'offre du trio composé du mécène Pierre Bergé, du banquier Matthieu Pigasse et de Xavier Niel, le riche patron de l'opérateur Internet et Telecom Free.
Le Monde, dont le tirage moyen a été de 412 000 exemplaires par jour en 2009, cherchait un repreneur qui devra injecter dans l'entreprise entre 80 et 120 millions d'euros.
Le rachat de l'influent quotidien avait récemment pris une dimension politique, avec la révélation que le président français Nicolas Sarkozy avait convié son directeur, Éric Fottorino, pour lui signifier que l'offre Bergé-Pigasse-Niel ne trouvait pas grâce à ses yeux. Cette intervention avait suscité une levée de boucliers de ses adversaires politiques qui l'ont accusé de « s'immiscer » dans les affaires des médias.
L'offre Bergé-Niel-Pigasse, qui envisage notamment un rapprochement des rédactions web et papier, comprend des dispositions visant à garantir l'indépendance rédactionnelle du journal.
Mais deux des trois repreneurs sont marqués à gauche.
Pierre Bergé, passionné de culture, a financièrement soutenu la campagne de la socialiste Ségolène Royal pendant la présidentielle de 2007. Proche de l'ancien président socialiste François Mitterrand, Pierre Bergé, 79 ans, compagnon du couturier Yves Saint Laurent décédé en 2008, est un militant de la cause homosexuelle et de la lutte contre le sida.
Matthieu Pigasse, 41 ans, se plaît à cultiver une image de banquier atypique, très écouté des grands patrons français, ancré à gauche et grand amateur de rock. Après avoir fait ses classes auprès des socialistes Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, il se reconvertit dans le privé après le retour de la droite au gouvernement en 2002. Dirigeant de la banque d'affaires Lazard, il a aussi fait, il y a un an, son entrée dans le monde de la presse, en devenant le principal actionnaire du magazine culturel Les Inrockuptibles. « Lazard m'a permis de gagner de l'argent et j'ai l'obsession de l'utilité sociale », déclare-t-il à ceux qui s'étonnent de son intérêt pour les médias, secteur peu rentable.
Le troisième homme, Xavier Niel, 42 ans, est un homme d'affaires visionnaire et atypique, qui n'a cessé d'investir dans les entreprises les plus diverses, et se trouve à la tête d'une fortune évaluée à plus de 2,4 milliards d'euros. Plus à l'aise en jeans et baskets qu'en costume-cravate, Xavier Niel a commencé sa « carrière » à 16 ans en concevant des services pour le Minitel, l'ancêtre français de l'Internet, avec en particulier des messageries érotiques. Mais il est surtout le fondateur de Free, un groupe qui compte aujourd'hui 5 000 employés et qui avait lancé en France le concept novateur du triple accès simultané aux services Internet, téléphone et télévision. Cet autodidacte aux cheveux longs a placé son argent dans environ 800 entreprises, un côté touche-à-tout qui lui a valu quelques ennuis : alors qu'il a investi dans des sex-shops, il est condamné en 2006 à deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende pour « abus de biens sociaux ».
L'orient le jour
Un conseil de surveillance du groupe Le Monde a d'ailleurs entériné hier après-midi l'offre Bergé-Niel-Pigasse par onze voix sur 20, selon une source proche du conseil.
Les jeux étaient quasiment faits depuis le vote massif vendredi des personnels du groupe Le Monde en faveur de l'offre du trio composé du mécène Pierre Bergé, du banquier Matthieu Pigasse et de Xavier Niel, le riche patron de l'opérateur Internet et Telecom Free.
Le Monde, dont le tirage moyen a été de 412 000 exemplaires par jour en 2009, cherchait un repreneur qui devra injecter dans l'entreprise entre 80 et 120 millions d'euros.
Le rachat de l'influent quotidien avait récemment pris une dimension politique, avec la révélation que le président français Nicolas Sarkozy avait convié son directeur, Éric Fottorino, pour lui signifier que l'offre Bergé-Pigasse-Niel ne trouvait pas grâce à ses yeux. Cette intervention avait suscité une levée de boucliers de ses adversaires politiques qui l'ont accusé de « s'immiscer » dans les affaires des médias.
L'offre Bergé-Niel-Pigasse, qui envisage notamment un rapprochement des rédactions web et papier, comprend des dispositions visant à garantir l'indépendance rédactionnelle du journal.
Mais deux des trois repreneurs sont marqués à gauche.
Pierre Bergé, passionné de culture, a financièrement soutenu la campagne de la socialiste Ségolène Royal pendant la présidentielle de 2007. Proche de l'ancien président socialiste François Mitterrand, Pierre Bergé, 79 ans, compagnon du couturier Yves Saint Laurent décédé en 2008, est un militant de la cause homosexuelle et de la lutte contre le sida.
Matthieu Pigasse, 41 ans, se plaît à cultiver une image de banquier atypique, très écouté des grands patrons français, ancré à gauche et grand amateur de rock. Après avoir fait ses classes auprès des socialistes Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, il se reconvertit dans le privé après le retour de la droite au gouvernement en 2002. Dirigeant de la banque d'affaires Lazard, il a aussi fait, il y a un an, son entrée dans le monde de la presse, en devenant le principal actionnaire du magazine culturel Les Inrockuptibles. « Lazard m'a permis de gagner de l'argent et j'ai l'obsession de l'utilité sociale », déclare-t-il à ceux qui s'étonnent de son intérêt pour les médias, secteur peu rentable.
Le troisième homme, Xavier Niel, 42 ans, est un homme d'affaires visionnaire et atypique, qui n'a cessé d'investir dans les entreprises les plus diverses, et se trouve à la tête d'une fortune évaluée à plus de 2,4 milliards d'euros. Plus à l'aise en jeans et baskets qu'en costume-cravate, Xavier Niel a commencé sa « carrière » à 16 ans en concevant des services pour le Minitel, l'ancêtre français de l'Internet, avec en particulier des messageries érotiques. Mais il est surtout le fondateur de Free, un groupe qui compte aujourd'hui 5 000 employés et qui avait lancé en France le concept novateur du triple accès simultané aux services Internet, téléphone et télévision. Cet autodidacte aux cheveux longs a placé son argent dans environ 800 entreprises, un côté touche-à-tout qui lui a valu quelques ennuis : alors qu'il a investi dans des sex-shops, il est condamné en 2006 à deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende pour « abus de biens sociaux ».
L'orient le jour
