Le 15 juillet 2008, la police a procédé à une longue perquisition à la rédaction du magazine Auto Plus et a placé en garde à vue le journaliste Bruno Thomas, suite à une plainte déposée par le groupe Renault. L’hebdomadaire avait publié en 2007 plusieurs photos de futurs modèles de voitures de la marque Renault.
"La protection du secret des sources journalistiques est l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse. Une fois encore, ce principe est violé en France où des policiers et des juges se font les auxiliaires d’un groupe industriel qui refuse au public le droit à être informé. Nous demandons la libération immédiate du journaliste Bruno Thomas et la restitution du matériel journalistique d’Auto Plus", a affirmé Reporters sans frontières.
Le 15 juillet, de 9h à 17h30 heures, une dizaine de fonctionnaires de la direction de la police judiciaire de Versailles sont entrés dans les locaux d’Auto Plus dans le 15è arrondissement de Paris pour procéder à une perquisition en présence du journaliste Bruno Thomas qui avait été interpellé auparavant. “Les policiers ont fouillé les bureaux de Bruno Thomas et de l’un de ses collègues. Ils ont saisi des photos, des échanges de mails et ont copié les disques durs des deux journalistes”, a déclaré Laurent Chiapello, directeur de la rédaction d’Auto Plus, à Reporters sans frontières.
Entre 6h et 7h du matin, la police avait arrêté le journaliste Bruno Thomas à son domicile. Sa garde à vue a été prolongée aujourd’hui de vingt-quatre heures, vraisemblablement dans les locaux de la police judiciaire de Versailles. La plainte déposée par Renault en juillet 2007 vise à déterminer l’origine de la fuite au sein de l’entreprise.
“Alors que les députés ont récemment adopté un projet de loi sur la protection du secret des sources des journalistes, présenté par la ministre de la Justice, Rachida Dati, cette perquisition est une insulte aux efforts du législateur”, a déclaré Reporters sans frontières.
RSF 16.07.2008