des homosexuels dans le domaine de la procréation. Ils ont permis de dissocier la conception de son contexte naturel. Mais tout est-il acceptable ? Respectant la valeur spirituelle et le caractère unique de chacun, comme médecins, a fortiori chrétiens, nous nous devons d’avoir une réflexion uniquement préoccupée par ce qui fonde notre humanité, notre liberté d’être.
Souffrance, le regard blessant de l’autre
Le fait homosexuel a été longtemps relégué dans un ghetto. Nous ne devons pas nier cette souffrance de se découvrir différent, homosexuel malgré l’acceptabilité grandissante de notre société. Mais veillons à ce que la banalisation du fait homosexuel ne risque de rendre cette souffrance tout autant indicible. Il est de notre responsabilité d’accueillir cette souffrance quand elle a besoin de se dire. Le barbare n’est-il pas celui qui refuse l’humanité singulière de l’autre ?
Quel est le centre du débat ?
Ce qui est en cause n’est pas la reconnaissance de la valeur de liens homosexuels stables, analogues à des “liens conjugaux”, mais la “parentalité” homosexuelle. Ces liens ont été pris en compte par un certain nombre de réponses législatives, certes perfectibles comme sur le plan patrimonial ou fiscal. Le mariage est un acte social grave engageant plusieurs vies et dépassant ainsi le simple sentiment amoureux. Le mariage de façon universelle et de tous les temps est une réponse pour donner une stabilité féconde aux familles, cellules constitutives de nos sociétés. Le mariage a donc une valeur sociétale essentielle liant les générations entre elles au-delà du sentiment amoureux. Ce dernier s’est invité récemment dans le mariage apportant un supplément fragile d’humanité à cette union sans en être la justification, la condition nécessaire et indispensable.
La loi et l’exception
La récente confirmation de la loi en faveur du mariage homosexuel en Espagne a permis de connaître la réalité des chiffres grandeur nature cinq ans après le premier vote de cette loi. Les mariages homosexuels ne représentent que 1,4% de ceux célébrés dans ce pays. Peut-on construire une loi sur une exception ? Peut-on imposer l’exceptionnel au plus grand nombre ? A l’inverse, l’exception doit-elle recevoir la même réponse que celle du plus grand nombre ?
Dr Bertrand Galichon
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