Zenit – Père Boidot, des paroissiens assureront une présence au cimetière à la Toussaint et pour la fête des Fidèles défunt: en quoi consiste cette initiative?
Abbé Guillaume Boidot – Sur plusieurs plages horaires ces jours-là, des paroissiens se trouveront aux entrées du cimetière, dans la rue. Identifiés visiblement comme fidèles catholiques de Bougival, ils remettront un petit feuillet qui rappellera brièvement la foi et l'espérance chrétienne à l'heure de la mort et proposera de courtes prières pour les aider sur la tombe de leurs proches. Et si les personnes semblent intéressées et ouvertes, un dialogue pourra s'engager.
Comment ont réagi les paroissiens à cette innovation? Il ne fait pas chaud au cimetière en novembre, et on est parfois démuni devant la détresse de ceux qu'on y rencontre… Qui s'est proposé et comment se sont-ils préparés?
C'est la troisième année que nous assurons cette présence. Les volontaires sont toujours là ! Ils ont un petit vade-mecum à leur disposition, inspiré des conseils que nous donnons aux paroissiens qui pratiquent l'évangélisation par le porte à porte dans notre paroisse. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux assurent les deux. Et ce dont ils sont tous bien persuadés, c'est que l'Esprit Saint touchera comme il faut les coeurs, les oreilles et les lèvres ! La paroisse est de toute façon désormais bien convaincue de la nécessité d'une évangélisation directe.
Comment ont réagi les personnes qui visitent les cimetières?
L'accueil est généralement bienveillant. Ils sont certes parfois un peu surpris de prime abord, mais l'identité catholique "officielle" clairement affichée, et le fait que ce soit une initiative paroissiale permettent un dialogue paisible. Il y a souvent des remerciements émus.
Il y a une collusion aujourd'hui entre les manifestations païennes de Halloween et la Toussaint: quelle catéchèse peut aider les enfants et les jeunes mais aussi les moins jeunes à s'y retrouver?
Il me semble que le phénomène "Halloween", du moins en Ile de France, est nettement moins présent que ces dernières années. A part chez quelques commerçants qui doivent amortir les "horreurs" qu'ils ont achetées pour leurs vitrines, le phénomène est en perte de vitesse! L'âme humaine, même si elle peut se laisser séduire et tromper, reviendra toujours vers la vie et la lumière, qui sont quand même les signes distinctifs de la Toussaint ! A nous d'aider cette re-conversion en rappelant cela, et par une prière intense en ces jours pour que l'Eglise du Ciel descende un peu sur terre et indique le cap aux âmes un peu déboussolées.
C'est la "première" Toussaint de l'Année de la foi : comment en paroisse pensez-vous stimuler cette Année donnée par Benoît XVI à l'Eglise pour se replonger dans le Catéchisme et dans les documents de Vatican II?
De manière classique d'abord, en proposant tout au long de l'année une catéchèse sur le Credo et des groupes de réflexion sur le Concile, avec un très bon outil pédagogique préparé par le diocèse.
Ensuite, nous commencerons l'Avent, comme depuis 5 ans maintenant, par une retraite paroissiale. Mais le grand moment de cette Année de la Foi sera d'aller au large dans le grand Mystère de la Foi qu'est l'Eucharistie en mettant en place au début du carême l'adoration permanente. Les cœurs des paroissiens y sont préparés, nul doute que la dynamique de cette Année de la foi aidera à les emballer définitivement !
Depuis que vous êtes curé à Bougival, quelle est votre joie la plus grande dans votre ministère sacerdotal ?
Voilà ma septième année dans cette paroisse qui a commencé. Et cette durée est la cause de ma plus grande joie : voir mes paroissiens grandir "en taille, en grâce et en sagesse", autrement dit, pouvoir contempler l’œuvre de l'Esprit Saint dans les cœurs. Et là, je ne peux que m'émerveiller et rendre grâce ! J'en suis un témoin privilégié.
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