Reporters sans frontières condamne les violences commises par la police gabonaise contre Claude Ada Mboula, cameraman de la chaîne privée Télé Africa, alors qu’il filmait les débordements de la police lors d’une manifestation contre la vie chère, le 25 avril 2008 à Libreville.
"Parce qu’elles se multiplient dangereusement au Gabon, les violences physiques à l’encontre de journalistes en reportage doivent finir, un jour, par être sanctionnées. Le climat d’impunité ne peut que conduire les forces de sécurité à multiplier les agressions contre la presse. Il est du devoir des autorités gabonaises de diligenter une enquête et de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des policiers responsables", a demandé Reporters sans frontières.
Lors de la manifestation contre la vie chère organisée le 25 avril à Libreville, les policiers chargés de la sécurité ont violemment agressé Jean-Robert Menié, porte-parole de la coalition de la société civile Equité et qualité, qui dirigeait la marche. Claude Ada Mboula, cameraman de la chaîne privée Télé Africa, a filmé cette agression. Remarqué par les policiers, il a été passé à tabac. Le cameraman a été conduit au centre hospitalier de Libreville, où il a été soigné pour trois côtes cassées. Sa caméra a été saisie puis récupérée à la préfecture de police de Libreville, sans la cassette contenant les images de l’agression, a déclaré le rédacteur en chef de Télé Africa, Snella Ange Pambo.
Le 21 décembre 2005, Ginette Moussadji, journaliste pour la même chaîne, avait été matraquée dans des conditions similaires. Les images de cette agression, filmées par une caméra amateur, avaient fait la une des médias et suscité l’indignation des Librevillois.
Aucune de ces violences policières contre les journalistes gabonais n’a jamais fait l’objet de sanctions, ni suscité la réaction du Conseil national de la Communication (CNC, organe de régulation de la communication).
RSF- 28.04.2008