Dans un entretien à l'agence Fides, le représentant pontifical parle d'une situation humanitaire « toujours grave », précisant que « plus d'un million de personnes déplacées vivent encore dans des camps de fortune qui, au lieu de diminuer, augmentent.
« Même les pauvres qui viennent des provinces en quête d'une assistance ou d'un emploi viennent grossir les camps », a-t-il souligné.
« On voit tant de nouveaux camps de fortune sur les collines, dans la partie nord de Port-au-Prince, probablement par peur des inondations qui, grâce à Dieu, n'ont pas eu lieu pour l'instant », a-t-il ajouté.
Aucun ouragan n'a touché le pays et il n'y a pas eu de longues pluies torrentielles, et donc pas d'inondations ».
Selon Mgr Auza, « Une solution qui puisse résoudre le problème des déplacés semble introuvable ». « Le premier camp provisoire installé par le gouvernement et par la communauté internationale au nord-est de la capitale semble avoir échoué dans ses objectifs, par manque de services et de tant d'autres choses ».
Selon le nonce, « la meilleure solution est celle du Catholic Relief Services (CSR), autrement dit ramener les familles dans leurs communautés d'origine, dans leurs quartiers, là où se trouvaient leurs maisons ».
« Le CRS construit des maisons provisoires qui sont affectées à ceux qui habitaient déjà là. Construire des maisons définitives n'est pas à l'ordre du jour, cela serait d'ailleurs trop coûteux et ni le gouvernement ni la communauté internationale ne sont dans l'obligation de le faire, du moins en cette période d'autres grandes nécessités. Cela dit, il y a des ONG qui essaient de construire des maisons en dur ».
Le nonce apostolique a également reconnu que « la reconstruction proprement dite » n'a pas encore commencée en Haïti. « L'Etat a déjà délimité le centre-ville de Port-au-Prince, presqu'entièrement détruit par le tremblement de terre, et le futur nouveau centre gouvernemental, où seront construits les bâtiments de l'État, les ministères, etc. Mais les projets ne sont pas encore bien définis. Dans la zone concernée, se trouve aussi le site de la cathédrale, qui a été détruite ».
« L'Église, quant à elle, a beaucoup de projets, mais les constructions n'ont pas encore commencé. Nous espérons pouvoir lancer les premiers projets, comme la reconstruction du grand séminaire national, à l'occasion du premier anniversaire du tremblement de terre ».
«En attendant, les séminaristes sont accueillis dans de grandes tentes semi-permanentes qui peuvent durer des années. Nous espérons que d'ici trois ans nous aurons un nouveau grand séminaire ».
Le 28 novembre prochain des élections présidentielles, parlementaires et locales auront lieu en Haïti.
« Les problèmes politiques (comme le boycottage de l'opposition) et logistiques (par exemple l'enregistrement des électeurs et la remise des cartes d'identité) sont immenses », a reconnu Mgr Auza, « mais Haïti et la communauté internationale estiment que, malgré les circonstances, il doit y avoir des élections pour consolider la stabilité politique».
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