« Annuntio vobis gaudium magnum : habemus Papam !… »
Ecoutons la voix du cardinal Caccia Dominioni, tirée de nos archives radiophoniques, qui, à la fenêtre de la Loggia centrale à l’extérieur de la basilique vaticane, le 2 mars 1939, prononce le premier le nom du nouveau pape, Pie XII, au siècle Eugenio Pacelli, choisi par le conclave le plus bref des temps modernes, après seulement trois scrutins en deux jours.
L’usage de cette formule, qui rappelle l’annonce aux bergers, par l’ange, de la naissance du Messie, dans l’évangile de Luc, remonte à l’élection de Martin V, de la famille Colonna, pendant le concile de Constance ; c’était en 1417 et trois papes de suite avaient dû renoncer à la Succession de Pierre, deux d’entre eux ayant été déposés par le concile lui-même et le troisième étant démissionnaire. D’où le fameux Habemus Papam, comme pour dire, selon certaines interprétations, « enfin, nous avons un seul pape ».
Un moment de grande émotion pour tous les cardinaux protodiacres auxquels revient la charge de présenter au monde l’identité du pape. C’est au cardinal Medina Estévez qu’est revenu la tâche d’annoncer, le 19 avril 2005, l’élection de Benoît XVI :
« Habemus Papam… »
A ce conclave, ce sera le cardinal français Jean-Louis Tauran qui nous révèlera le 265è Successeur de Pierre. Et cela arrivera une fois que le nouvel élu aura accepté la nomination et choisi son nom de pape. C’est seulement alors que la fumée blanche sortira, pendant que le nouveau pape revêtira les habits pontificaux dans la sacristie de la chapelle Sixtine, connue comme « la chambre des larmes », allusion à l’émotion et au poids de la responsabilité qui lui incombe en montant sur le siège de Pierre. Après la prière du nouveau Vicaire du Christ et les hommages des cardinaux, le conclave se conclura au son du TeDeum. Enfin, l’annonce à la Loggia des bénédictions de Saint Pierre et la première apparition publique du nouveau pape.
Traduction d'Hélène Ginabat
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