L’ouvrage, intitulé « Le portrait secret du cardinal Celso Costantini », (Il ritratto segreto del cardinale Celso Costantini), offre un tableau global de la figure et de l’œuvre de Celso Costantini. Publié en italien chez Marcianum Press, sous la direction de Bruno Fabio Pighin, il présente 10.000 lettres inédites de 1892 à 1958.
Ce n’est qu’en 2008, 50 ans après sa mort, que la figure et l’œuvre du cardinal Celso Costantini ont été redécouvertes, lors d’une série d’initiatives culturelles, à Pordenone, à Venise et à Rome, en Asie et en Amérique. Benoît XVI lui-même lui a rendu hommage en 2010.
« Les nombreuses études récentes sur cette figure ont démontré qu’il a eu des conséquences profondes dans la vie de l’Eglise et du monde du siècle dernier », affirme le cardinal Filoni.
Proche de Pie XII
Une « immense estime » et une « cordialité très forte », souligne le cardinal, liaient le pape Pie XII et le cardinal Costantini : les lettres de ce dernier, « écrites avant que les accusations sur Pie XII n’aient surgies », contribuent à « réfuter les préjugés » et « font émerger la noble figure » de Pie XII, qui sut en temps de guerre « faire face comme véritable pasteur d’une humanité égarée et blessée, en recherche de justice et de paix ».
Le cardinal Costantini aussi, poursuit le cardinal Filoni, s’est engagé fortement pour « enrayer les effets désastreux de la seconde guerre mondiale en protégeant de nombreuses personnes, parmi lesquels l’homme d’Etat Alcide De Gasperi ». Il travailla ensuite comme « artisan de paix de l’après-guerre », soutenant la création d’une « Europe unie » et d’une « relation positive entre Orient et Occident ».
Les « rapports étroits » entre Celso Costantini et Pie XII sont même exprimés par des « coïncidences », ajoute le cardinal : ils « sont nés la même année, ont été ordonnés prêtres la même année, ont été au service de la diplomatie du Saint-Siège, sont morts la même année et le même mois ».
Ils ont vécu « côte à côte dans la Curie romaine », insiste-t-il, et ont « collaboré en parfaite syntonie et synergie », dans des fonctions « de tout premier plan exercées pour le bien du peuple de Dieu ».
Activité missionnaire
Celso Costantini est parvenu, rappelle le cardinal Filoni, à « réaliser l’implantation de l’Eglise en Chine » et à « faire prendre des pas décisifs à l’inculturation chrétienne dans les plus grands pays d’Asie ».
Comme secrétaire de la Propagande de la foi (Propaganda Fide, ancien nom de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, ndlr), il a « donné des orientations très novatrices à l’activité missionnaire au niveau universel », au point d’être considéré comme le « principal inspirateur du pape Pie XII en ce domaine ».
Maître dans l’art sacré
Par ailleurs, en 1912, Celso Costantini fondit à Milan la « Société des Amis de l’Art chrétien » et la revue «Art chrétien», toujours éditée.
Le cardinal Filoni estime qu’il est un « protagoniste indiscuté d’un renouveau culturel et religieux qui investit la liturgie » et qui a eu de « profondes répercussions au niveau mondial », dont l’Eglise continue à bénéficier des fruits.
Ainsi, le cardinal Costantini fut un « maître éminent dans le domaine de l’art chrétien », un « arbitre indiscuté dans les querelles entre les divers orientations artistiques », un « inspirateur des dispositions du Saint-Siège en la matière », et un « promulgateur de la Commission pontificale centrale pour l’art sacré ».
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