Agé de 90 ans, le cardinal Roger Etchegaray, a fait une chute dans son appartement au Vatican et il s’est fracturé le col du fémur.
Dans son dernier livre, "L'homme, à quel prix?", publié aux éditions La Martinière, il a cette phrase sur l’Eglise et les chrétiens : « Le chrétien n’est pas un transhumant qui s’éloigne de l’Église lorsqu’elle grelotte l’hiver, pour la retrouver lorsqu’elle refleurit au printemps. Il est l’homme des quatre saisons qui s’interpénètrent dans le temps et dans l’espace. Aucun lieu, aucune époque n’épuise l’Évangile. » On peut dire qu’il est le cardinal des « quatre saisons ».
Originaire du Pays basque français, le cardinal français est connu come le « cardinal des missions délicates » sous le pontificat de Jean-Paul II avec par exemple un voyage époque en Irak, auprès de Saddam Hussein, dans l’espoir d’éviter la guerre, ou ses voyages en Chine populaire.
L’archevêque émérite de Marseille a aussi été président de deux conseils pontificaux : "Justice et Paix" et "Cor Unum".
Il a participé à la toute première « Journée mondiale de la jeunesse », en 1985, pour les Rameaux, à Rome sur le thème : « Le Christ notre Paix ». Il disait alors aux jeunes francophones, avec son accent chaleureux qui fait chanter la langue de Molière : « Je ne peux pas être pacificateur si je ne suis pas moi-même pacifié ».
C’est la troisième chute du cardinal français : on se souvient de la dernière chute, le 24 décembre 2009, lors de la procession d’entrée de la messe de minuit en la basilique Saint-Pierre. Une jeune femme qui voulait « toucher le pape » a entraîné Benoît XVI dans sa chute et le cardinal Etchegaray est lui-même tombé dans la bousculade. Il a quitté la basilique en fauteuil pour être hospitalisé à Gemelli.
Le pape Benoît XVI lui avait rendu visite quelques jours plus tard à l’hôpital Gemelli.
Grand témoin du Concile, le cardinal Etchegaray a partagé de ce qu’il a alors vécu, le 24 mars 2012 lors du rassemblement des Eglises diocésaines à Lourdes. Ce témoignage est publié dans "Documents Épiscopat" (N. 3-4 2012): "Joie et Espérance, 50 ans après le Concile Vatican II Paroles d'évêques" (cf. Zenit du 8 octobre 2012 pour le texte intégral).
Il a cette belle réflexion sur la miséricorde, dans son dernier livre : « La miséricorde a du flair, elle excelle à déceler le “muet appel de la misère”. La miséricorde exclut le calcul, le souci de la bonne réputation : un “fils prodigue” a dilapidé sa part d’héritage, son retour à la maison du père valait-il vraiment ce festin qui indigne le frère aîné ? La miséricorde est magnanime, elle ne connaît pas la mesquinerie, elle descend toujours plus bas que ne peut tomber notre misère pour l’effacer à fond. La miséricorde est incorrigible, elle sait qu’il y a des situations sans possibilité de retour en arrière mais avec un cœur nouveau et l’Esprit de Dieu fera le reste ! »
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