Il faut financer des traductions de la Bible en langues locales, demandent des évêques au synode.
Un évêque a cité le cas d'une langue qui, en Asie, n'avait jamais été écrite. Un missionnaire a souhaité non seulement l'écrire, mais éditer une traduction de la bible. Il s'est adressé au CCFD qui d'abord a répondu que sa vocation était l'aide alimentaire et le développement, puis s'est laissé convaincre et a apporté sa contribution à l'entreprise. Les sponsors de cette traduction ont donc été aussi des pionniers : la bible a été le premier livre écrit dans cette langue.
Pour sa part, Mgr Louis Pelâtre, A.A., Vicaire apostolique d'Istanbul, Administrateur apostolique de l'Exarcat apostolique d'Istanbul, en Turquie a posé la question : « Il existe à travers le monde d'excellentes commissions pour les traductions de la Bible dans les différentes langues internationales, mais qu'en est-il des traductions dans les langues locales qui ne sont parlées que par un petit nombre ? C'est un vrai problème pour la Turquie. »
Il faisait remarquer l'engagement des protestants dans ce sens en disant : « Il faut rendre hommage à nos frères des sociétés bibliques protestantes qui réalisent depuis longtemps un excellent travail dans ce domaine, mais il faut déplorer en même temps que l'Eglise catholique ne soit pas suffisamment présente et manque d'éléments compétents pour prendre part à cet effort de traductions de qualité, préalable à l'évangélisation dans la langue du peuple ».
Il a lancé cet appel « à toutes les sociétés missionnaires » de « mettre dans leurs priorités le choix de personnes compétentes à la fois dans les langues bibliques et les langues locales pour établir des textes de qualité dignes de la Parole de Dieu que nous voulons annoncer ».
« On trouve relativement facilement de l'argent pour imprimer de beaux livres, a déploré l'évêque, mais peu pour assurer la qualité du contenu, ce qui suppose de trouver des personnes volontaires pour ce travail obscur et de longue haleine qui constitue le premier pas de l'action évangélisatrice de l'Eglise ».
Le cardinal Francis Arinze, du Nigeria, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a pour sa part souligné, jeudi soir, l'importance de traductions dûment approuvées en ces termes : « Je suggère que le synode insiste sur l'importance de la traduction des Saintes Écritures, dûment approuvée par la Conférence épiscopale, et plus spécifiquement de la traduction des Saintes Écritures pour l'usage liturgique avec la « recognitio », qui s'impose, du Saint Siège ».
Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni-Narni-Amelia, en Italie, et président de la Fédération biblique catholique, a affirmé cette nécessité de nouvelles traductions, en vue de l'annonce de la Parole à tous en citant les chiffres que cela suppose : « Une nouvelle Pentecôte est urgente. Nous devons sortir du cénacle et prêcher aux "70 peuples" – à tous les peuples de la terre – le seul Évangile dans les différentes langues. Et cela représente déjà un défi en soi : il existe plus de 6 000 langues, mais la Bible n'a été intégralement traduite que dans 480 d'entres elles et le Nouveau Testament en 1168. Il en reste donc plus de 4 000, ce qui comporte d'ailleurs aussi une difficulté d'ordre économique ».
« L'accord entre la Fédération biblique catholique et les Sociétés bibliques est un petit exemple de communion également dans le domaine œcuménique », a-t-il souligné en souhaitant que « le synode suscite un nouvel enthousiasme pour les Écritures ».
Pour Mgr Paglia, la tâche est même « urgente » pour la pastorale, avant de conclure sur les bienfaits d'une lecture priante de la Bible : « La fréquentation de la Bible élargit l'esprit et réchauffe le cœur ».
Enfin, Mgr Jabulani Nxumalo, O.M.I., archevêque de Bloemfontein en Afrique du Sud, a lui aussi recommandé la « Lectio divina » et demandé « la fourniture de traductions de la Bible dans les langues locales pour pouvoir rejoindre tous les coins de la terre ».
ROME, Vendredi 10 octobre 2008 (ZENIT.org)