« Il faut que nous réapprenions sans cesse à bien prier, à prier réellement, à nous orienter vers Dieu et non vers notre propre bien », a déclaré Benoît XVI.
La dictature de la volonté propre
La communauté dont parle saint Jacques dans sa lettre est « une communauté en crise, en difficulté, pas tellement à cause des persécutions, mais parce qu’elle connaît, en son sein, des jalousies et des querelles ».
« Et l’apôtre s’interroge sur le pourquoi de cette situation », ajoute le pape qui indique « deux motifs principaux » : « le premier, c’est lorsqu’on se laisse dominer par les passions, par la dictature de sa volonté propre, par l’égoïsme; le second est le manque de prière : « vous ne demandez pas », ou la présence d’une prière qu’on ne peut pas définir comme telle : « Vous demandez et ne recevez pas parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos passions » ».
Voilà donc la condition de l’efficacité de la prière : « Cette situation changerait, selon Jacques, si la communauté tout ensemble parlait avec Dieu, priait réellement de manière assidue et unanime ».
« En effet, avertit le pape, même le discours sur Dieu risque de perdre sa force intérieure et le témoignage de devenir aride s’ils ne sont pas animés, soutenus et accompagnés par la prière, par la continuité d’un dialogue vivant avec le Seigneur ».
Une communauté qui prie vraiment
Il tire de sa lecture de saint Jacques cette leçon pour les baptisés aujourd’hui : « C’est un rappel important pour nous et pour nos communautés, qu’elles soient petites, comme la famille, ou plus grandes, comme la paroisse, le diocèse, l’Eglise entière. Cela me fait penser qu’ils ont prié, dans cette communauté de saint Jacques, mais ils ont mal prié, uniquement pour leurs passions ».
Le pape revient à la prière de la communauté de Jérusalem pour Pierre : « La communauté qui accompagne la captivité de Pierre, en revanche, est une communauté qui prie vraiment, toute la nuit, unie. Et une joie difficile à contenir emplit leur cœur à tous quand l’apôtre frappe à la porte de manière inattendue. C’est la joie et l’étonnement devant l’action de Dieu qui écoute ».
La vraie liberté
Le pape souligne le lien entre Pierre et la première Eglise : « Ainsi, la prière pour Pierre monte de l’Eglise et c’est dans l’Eglise qu’il revient pour raconter « comment le Seigneur l’avait tiré de la prison ». Dans cette Eglise où il a été placé comme le roc, Pierre raconte la « Pâque » de sa libération : il fait l’expérience que c’est en suivant Jésus que l’on trouve la vraie liberté, que l’on est enveloppé de la lumière fulgurante de la Résurrection et c’est pour cela qu’il peut témoigner jusqu’au martyre que le Seigneur est le Ressuscité et qu’il « a envoyé son ange et m’a arraché aux mains d’Hérode ». Le martyre qu’il subira ensuite à Rome l’unira définitivement au Christ ».
« Chers frères et sœurs, l’épisode de la libération de Pierre, raconté par Luc, nous dit que l’Eglise, chacun de nous, traverse la nuit de l’épreuve, mais c’est la vigilance incessante de la prière qui nous soutient », a ajouté le pape, avant de faire cette confidence, en tant que Successeur de Pierre : « Moi aussi, dès le premier instant de mon élection comme Successeur de saint Pierre, je me suis toujours senti soutenu par votre prière, par la prière de l’Eglise, surtout dans les moments plus difficiles ».
Profondément unis à Dieu
« Je vous remercie de tout cœur. Par la prière constante et confiante, le Seigneur nous libère des chaînes, nous guide pour traverser toutes les nuits d’enfermement qui peuvent oppresser notre cœur, nous donne la sérénité du cœur pour affronter les difficultés de la vie, y compris le rejet, l’opposition, la persécution. L’épisode de Pierre montre cette force de la prière. Et l’apôtre, même dans les chaînes, se sent paisible, dans la certitude qu’il n’est jamais seul », a fait remarquer le pape qui a commenté le fait étrange que lorsque l’ange se manifeste, Pierre dort paisiblement, dans la confiance !
Voilà donc la prière qui est demandé aux baptisés : « La prière constante et unanime est un précieux instrument pour surmonter les épreuves qui peuvent surgir sur le chemin de notre vie, parce que c’est en étant profondément unis à Dieu que nous pouvons être aussi profondément unis aux autres ».
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