La violence antichrétienne continue à flageller l'Inde, où jeudi dernier a été incendiée la cathédrale catholique des Saints-Pierre-et-Paul de Jabalpur (Etat du Madhya Pradesh), rapporte un communiqué de presse de la Conférence épiscopale indienne.
Les responsables de l'attaque seraient des membres du groupe radical hindou « Dharm Raksha Sena », que des témoins oculaires ont vu s'éloigner du lieu du délit. La police n'a pour l'instant procédé à aucune arrestation.
L'Eglise « était devenue, à l'occasion de l'Année saint Paul, un centre de diffusion de la pensée paulinienne, proposant un programme de rencontres, de célébrations et d'activités pastorales consacrées à l'apôtre des nations », rappelle l'agence Fides.
L'édifice, qui a plus de 150 ans, a subi des dommages irréparables, surtout au niveau de l'autel majeur et des vitraux.
Il s'agit de la troisième attaque contre des chrétiens qui a lieu dans cet Etat, après l'agression du gardien de nuit de l'école du couvent du carmel, le 31 août dernier, et l'incendie d'une église à Ratlam.
C'est aussi l'agression la plus grave de ces derniers jours, après les actes de vandalisme contre certaines églises, enregistrés en fin de semaine dernière dans le Karnataka.Prières
De son côté l'Association catholique internationale « Aide à l'Eglise en détresse » (AED), qui se consacre à aider les chrétiens qui vivent dans des situations difficiles de persécution et de pauvreté, a adressé un appel à toute l'Eglise afin que l'on prie pour les chrétiens indiens.
L'association a appelé à une journée de prière, le 24 septembre, fête de Notre-Dame de la « Mercede ».
Le P. Joaquin Alliende, assistant ecclésiastique international et président de l'AED, a expliqué que grâce au contact direct entre l'association et les évêques locaux, on connaît « l'état d'alarme et la peur qui habitent le cœur de nos frères ».
Les chrétiens d'Inde, affirme le prêtre, « sont traités comme des citoyens de deuxième classe. Ils ne se sentent pas protégés. Pour ne pas compromettre les familles chrétiennes, les prêtres ont dû se réfugier dans les bois ».
« Notre prière pour eux est urgente, a-t-il ajouté. Pour éviter d'autres morts, d'autres incendies d'églises, d'autres profanations de lieux saints et des destructions de centres d'assistance aux plus démunis, j'invite chacun à prier pour les chrétiens d'Inde en ce moment de danger ».
L'évêque de Jabalpur, Mgr Jerald Almeda, reconnaît pour sa part : « C'est un moment tragique pour nous, mais nous devons prier et rester unis, sans répondre à la violence ».
ROME, Lundi 22 septembre 2008 (ZENIT.org)