En rejetant la requête de l'écrivain-journaliste Pinki Virani demandant l'euthanasie « passive » d'Aruna Shanbaug, les juges ne se sont en effet pas prononcés sur le fond mais sur la recevabilité de la plaignante, estimant que celle-ci ne pouvait être considérée comme la personne la plus apte à représenter la malade. Se fondant sur le fait que les « véritables proches » d'Aruna étaient ceux qui avaient pris soin d'elle toutes ces années, la famille de la patiente ayant cessé de venir la voir, les juges ont suivi l'avis du personnel soignant du King Edward Memorial Hospital (KEM) de Bombay, résolument contre l'euthanasie de celle qu'ils considèrent « comme l'une des leurs ».
Tout en rappelant que l'euthanasie « active » (injection létale, suicide médicalement assisté, etc…) est considérée comme un crime selon le Code Pénal Indien (CPI), la Cour Suprême a fixé dans son jugement du 7 mars, les principes rendant envisageable l'euthanasie « passive » (débranchage des machines permettant la survie du patient) pour « certains cas exceptionnels », sous réserve de l'autorisation des représentants du malade, des instances médicales et du tribunal. Les juges ont distingué le cas où l'euthanasie « passive » était volontaire, le patient ayant signifié son désir de mettre fin à sa vie, et celui où le malade n'étant pas capable de faire connaître sa décision, cette dernière revenait alors à un représentant du malade, à sa famille ou au corps médical.
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