Il a participé aux travaux du synode des évêques sur la Nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi qui s’est tenu à Rome du 7 au 28 octobre 2012. Il est intervenu le samedi 13 octobre, lors de la 9e congrégation générale.
« Toute tentative de l’Église pour promouvoir la dignité humaine, pour apporter la justice aux moins privilégiés est une marque authentique d’obéissance à la volonté de Jésus", a déclaré l'archevêque indien.
Pour lui, la nouvelle évangélisation, fondée sur le témoignage personnel, consiste à « accroître la dignité humaine, donner une voix à ceux qui n’en n’ont pas, devenir un symbole de justice, promouvoir les valeurs démocratiques »: il y voit des « signaux très sérieux d’une promotion de la vie humaine qui conduira à la fin les êtres humains à la vie en abondance ».
Il a fait observer que 60% de la population du monde, environ, vit en Asie et que l’Asie est « la terre qui a donné naissance à un grand nombre de religions du monde y compris le christianisme ».
Il souligne un premier obstacle à l’annonce directe de l’Evangile, du fait de l’histoire de son pays et de la diffusion autre fois « forcée » des religions : « Je proviens du continent asiatique et plus précisément du sous-continent indien, dans lequel les populations ont assisté à la diffusion forcée des messages religieux. Bien que le christianisme ait autre chose à partager, la société actuelle en Inde dans laquelle les croyants en d’autres religions sont la majorité dominante, semblent ne pas apprécier ou accepter des expressions comme proclamation, évangélisation, etc. Ces mots ont inculqué en eux d’autres pensées et en conséquence une autre attitude ».
Il voit ainsi dans Mère Teresa « la missionnaire la plus efficace » : « J’aimerais ici souligner les mots de Jésus lui-même “vous serez alors mes témoins…(Ac 1,8). Notre chère bienheureuse Mère Teresa de Calcutta a apporté au monde et en particulier à l’Inde, un moyen d’évangélisation très concret, un modèle de témoignage. Je dois reconnaître qu’elle est devenue la missionnaire la plus efficace dans un pays où les Chrétiens représentent seulement moins de trois pour cent de la population. Mère Teresa témoignait Jésus où qu’elle soit. Dans l’histoire de l’Inde elle est restée un modèle et un symbole du christianisme. Le modèle du témoignage commence avec vous et moi ».
Il recommande de partir de la mentalité « moderne », auto-suffisante : « Les hommes et les femmes modernes pensent qu’ils/elles peuvent tout faire et que tout ce qui existe l’est grâce à leur capacité, à eux ou à elles. Cette disposition d’esprit donne une image défigurée d’une réalité surnaturelle et même de l’essence de la vie humaine ».
Il attire l’attention sur l’importance des sacrements pour favoriser une « conversation avec Jésus » : « Les responsables de l’évangélisation, spécialement ceux qui ont un sacerdoce ministériel, des gens dotés de “don et de mystère” (Bienheureux Jean Paul II) doivent parler de manière plus sincère dans les célébrations liturgiques pour faire en sorte que les sacrements soient des moyens plus tangibles de “l’expérience d’Emmanuel”, pendant ces heures de grâce. La socialisation réciproque a lieu partout, alors que la conversation avec le Seigneur a été partout mise de côté ».
Plus encore, il invite à promouvoir en tout la dignité humaine : « Jésus a dit “Moi, je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante” (Jn 10,10). La plénitude de la vie, la vie en abondance ne se réalise pleinement que lorsque l’être humain entre dans la vie Éternelle. Mener à la vie abondante est le travail de l’Église. Si l’Église qui est la continuation de Jésus dans le monde, s’éloigne de toute action pour accroître la plénitude de la vie, de tout moyen pour assurer la dignité humaine, soyez assurés que l’expérience et le témoignage de l’Emmanuel sera faible dans cette partie du monde ».
L’Eglise syro-malankare, née de la prédication de l’apôtre saint Thomas, compte plus de 410.000 fidèles dans le monde, la majeure partie résident dans les Eparchies syro-malankares du Kerala.
De nombreux émigrés se retrouvent dans des centres missionnaires, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne et dans les pays du Golfe.
La vitalité de cette Eglise se manifeste dans les nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie religieuse.
Actuellement, près de 600 prêtres sont au service de la communauté syro-malankare et les séminaristes sont environ 500. Elle compte 2.000 religieuses appartenant à 16 instituts religieux différents ainsi que 480 agences caritatives et presque autant d’instituts de formation.
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