Organisée conjointement par la Conférence épiscopale catholique de l’Inde (CBCI) et la Conférence des supérieurs majeurs indiens (CRI ), le tout premier congrès traitant de la mission ad extra s’est tenu à Bangalore la semaine dernière. Parrainant l’événement, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai (Bombay) et président de la CBCI (1), a fait part de l’intérêt des comptes-rendus et des conclusions de ces journées d’études pour l’ensemble de l’Eglise universelle. Egalement présent, Mgr Albert, secrétaire général de la CBCI, a invité les organisateurs à préparer une deuxième édition de cette consultation nationale dans les délais les plus proches, assurant qu’il y participerait avec enthousiasme.
Baptisée IMAC 2012, cette première session missionnaire s’est tenue à l’Institut de théologie de la CRI, à Bangalore, dans l’Etat du Karnataka. Du 5 au 9 janvier, elle a rassemblé une quarantaine de participants représentant 25 organismes missionnaires, des congrégations religieuses et des diocèses. Des évêques de l’Eglise catholique de l’Inde (2), des supérieurs majeurs des congrégations missionnaires du pays, des spécialistes de la mission ad extra, ainsi que des missionnaires indiens ayant une longue expérience du terrain à l’étranger ont échangé durant cinq jours sur la place grandissante de l’Eglise de l’Inde dans la mission universelle.
Selon le P. Balthazar Castelino, prêtre indien des Missions Etrangères de Paris (MEP) actuellement en mission à Madagascar, les missionnaires envoyés par l’Inde sont aujourd’hui présents dans 166 pays. Il a recensé 6 543 religieuses, 1 940 prêtres réguliers, 226 prêtres diocésains et 159 religieux en mission, tout en précisant cependant le peu de fiabilité de ces statistiques, établies sur des informations très parcellaires. Le missionnaire, qui est également secrétaire administratif de la Conférence épiscopale de Madagascar, estime le nombre des missionnaires indiens actuellement sur le terrain à environ 15 000. Un chiffre qui, « loin d’être exagéré », sera amené à augmenter dans un futur proche, assure le P. Balthazar, lequel précise que plus de 214 congrégations religieuses envoient aujourd’hui des membres de nationalité indienne en mission à l’étranger.
Autre constatation faite par IMAC 2012, l’idée reçue selon laquelle les missionnaires indiens se concentreraient principalement en Europe et en Amérique s’est trouvée infirmée par les témoignages des participants et les statistiques établies pour le congrès. La très grande majorité de ces missionnaires serait à l’œuvre principalement en Afrique, ainsi qu’en Amérique latine et dans la zone Pacifique.
A l’issue de cette première consultation, les congressistes ont publié une déclaration dans laquelle ils ont souligné la nécessité de créer rapidement une structure officielle au sein de l’Eglise de l’Inde, permettant de former et de préparer les futurs missionnaires mais aussi d’apporter un soutien logistique et financier à l’évangélisation ad extra. Un projet de site Internet et de centre d’information ont également été évoqués (3).
Notes
(1) Le cardinal Gracias a été tout récemment élu secrétaire général de la Federation of Asian Bishops’ Conferences (FABC), une fonction qu’il a inaugurée officiellement le 1er janvier dernier. Entre autres responsabilités au sein de multiples organisations ecclésiales, Mgr Gracias est également membre de plusieurs commissions au Vatican.
(2) L’Eglise catholique en Inde est formée des trois rites latin, syro-malabar et syro-malankare.
(3) Cf. CRI, CBCI