Une nouvelle église catholique, dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, surnommée en anglais « Petite fleur », « Little Flower », a été incendiée dans l'Etat indien du Madhya Pradesh, rapporte « Eglises d'Asie », l'agence des Missions étrangères de Paris (EDA). D'aucuns reprochent au gouvernement son « inaction ».
A l'approche des élections législatives de novembre prochain, les incidents se multiplient dans l'Etat du Madhya Pradesh (1). Le 22 octobre, au petit jour, un groupe non identifié a mis le feu à l'église de Little Flower à Tikamgarh, dans le diocèse catholique de Satna. Les flammes ont eu le temps d'atteindre la porte principale de l'église ainsi que le revêtement du sol du bâtiment. C'est vers 5 h 15 du matin, alors qu'elles se rendaient à la première messe que des religieuses ont donné l'alerte. Le P. Siju John a alors appelé la police et les pompiers qui ont pu maîtriser l'incendie. Les policiers ont confirmé l'utilisation d'une substance inflammable pour le départ de l'incendie criminel.
Le porte-parole de l'Eglise catholique du Madhya Pradesh, le P. Anand Muttungal, a qualifié cette attaque de « particulièrement atroce » et souligné le fait que l'inaction du gouvernement encourageait les actes contre les chrétiens, qui se sont multipliés ces derniers mois. Selon lui, plus de 171 attaques d'églises, institutions ou lieux de culte chrétiens se sont produites depuis que le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien) est arrivé au pouvoir il y a cinq ans.
« Personne n'a été poursuivi pour ces attaques, et les agresseurs sont ainsi encouragés à continuer leurs exactions en toute impunité », a-t-il ajouté. Selon lui, ce dernier incident est le fait « d'hindous fanatiques » dont la stratégie est de diviser les chrétiens et les hindous à l'approche des élections. C'est aussi l'avis du président de l'Association des chrétiens du Madhya Pradesh, Kurishinkal Joshi : « C'est une tentative d'intimidation de la population avant les élections législatives. » Les élections législatives de l'Etat du Madhya Pradesh sont en effet prévues pour le 25 novembre, le mandat du BJP se terminant en décembre.
L'association a demandé au gouvernement de l'Etat qu'il assure la protection des chrétiens et de leurs lieux de culte, en écho aux propos de Mar Mathew Vaniakizhakkel, évêque de Satna, de rite syro-malabar, qui a déclaré à l'agence Ucanews qu'il craignait pour la sécurité de ses fidèles malgré le système de surveillance des églises que la police de l'Etat dit avoir mis en place.(1) A propos de précédents et récents incidents antichrétiens au Madhya Pradesh, voir EDA 492.
ROME, Jeudi 23 octobre 2008 (ZENIT.org)