La rédaction du Rapport avait été confiée à une Commission présidée par un magistrat en retraite, B. K. Somasekhara. Le document absout le gouvernement et l'administration civile des accusations de complicité dans les violences et affirme que les agressions ont constitué une initiative de personnes privées et non de mouvements organisés, innocentant de facto les organisations intégristes hindoues elles-mêmes. En outre, le Rapport admet des cas de conversions « pas nécessairement obtenues par la fraude ou par la force » mais « provoquées par les chrétiens ».
Le « Bajrang Dal », l'une des associations intégristes hindoues les plus violentes, a salué avec satisfaction ces conclusions, invitant le gouvernement de l'Etat, aux mains du parti nationaliste hindou Baratiya Janata Party, à approuver au plus vite une législation anti-conversions.
Les chrétiens du Karnataka dénoncent en revanche le fait que « le Rapport a échoué dans sa mission qui devait être celle d'indiquer au gouvernement des solutions et des mesures afin de contraster les groupes organisés, responsables des attaques contre les églises », affirme une note officielle envoyée à l'Agence Fides par le Diocèse de Mangalore, l'un des plus grands du Karnataka.
Le Rapport « ne satisfait en rien la communauté chrétienne » en ce qu'il offre des éléments contradictoires qui « n'aident pas à identifier les coupables ».
D'autres leaders et associations chrétiens tels que le Christain Secular Forum (CSF) qualifient le document de « malhonnête et plein de préjudices » en ce que – comme ils l'expliquent à Fides – « il ne spécifie pas quelles mesures devraient être adoptées par la police » qui n'a pas su prévenir les violences. « La suggestion visant à instituer une police spécifique chargée des questions religieuses est elle-même impraticable » affirment-ils.
En 2008, dans le cadre d'une vague de violences antichrétiennes, on compta au Karnataka plus de 113 attaques dans 29 districts. Et au cours des deux dernières années, remarquent des sources de Fides, 138 autres attaques ont été enregistrés contre des personnes, des lieux ou des institutions chrétiens. Les agressions sont perpétrées par des militants de groupes extrémistes hindous, impunis parce que protégés par le gouvernement nationaliste du Karnataka.
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