« Nous sommes désormais tous conscients du fait que le Liban ne peut pas continuer dans cette situation. Vingt et un an après l'expérience de Taëf (…) plusieurs lacunes et obstacles se sont révélés en cours de route », a affirmé le patriarche.
Le prélat maronite s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec le député du Bloc du changement et de la réforme, Nehmetallah Abi Nasr, qui présidait une délégation regroupant des membres de la Fédération chrétienne démocrate libanaise.
« La présidence de la République peut-elle résoudre les problèmes posés sans détenir les prérogatives nécessaires pour cela ? » s'est demandé le patriarche qui a insisté « sur la nécessité d'accorder à la présidence les prérogatives requises ».
« Je ne veux pas dire par là qu'il faudra retourner au régime présidentiel, mais au système fondé sur la participation de tous et non pas un système où le chef de l'État est incapable de trancher les lacunes existantes », a encore précisé Mgr Raï.
Le patriarche a en outre estimé que « le fait d'attendre que les responsables politiques se décident de se mettre à la table pour dialoguer est méprisant pour les Libanais ». « Les portes du Parlement doivent-elles se fermer toutes les fois que nous voulons élire un nouveau président et former un gouvernement, en attendant que la solution vienne de l'extérieur ? » s'est encore demandé le prélat maronite.
Mgr Raï, qui s'est prononcé contre tout attentisme, a précisé que la situation au Liban est désormais connue, la paralysie en étant le meilleur qualificatif.
« Le pays est dans un état de déliquescence, les structures s'effondrent sachant que les postes vacants sont comptés par centaines, l'économie est paralysée, le peuple a faim et l'émigration se poursuit ainsi que le chaos sur le plan sécuritaire », a ajouté Mgr Raï avant de se demander : « Qu'est-ce qu'on attend encore ? »
« Nous ne pouvons plus ignorer ce qui se passe. Il y a des prérogatives qui doivent être accordées et il est indispensable de trouver des solutions aux problèmes qui sont apparus dans le pays », a-t-il souligné.
Et d'enchaîner en affirmant que le problème majeur au Liban est la loi électorale, précisant qu'il est inadmissible de concocter des lois à la juste mesure des leaders politiques. Selon lui, il faut commencer par plancher sur une nouvelle loi électorale dès aujourd'hui afin d'améliorer la représentation de manière à permettre au citoyen de choisir ses représentants politiques sur la base des constantes nationales et des objectifs escomptés.