(cf. Zenit du 25 septembre 2011).
Les condamnations ont été unanimes en Indonésie après l’attentat suicide qui a fait deux morts dimanche 25 septembre dans la ville de Solo, à Java-Centre, où une bombe a explosé vers 11 heures du matin à la sortie du service dominical d’une communauté protestante. L’attentat n’a pas été revendiqué.
Dans la province de Java-Centre, la ville de Surakarta, aussi connue sous le nom de Solo (ou Sala), n’est pas réputée pour l’intensité de ses tensions intercommunautaires. Les différentes communautés religieuses y vivent plutôt en bonne intelligence, rapportent des sources missionnaires. L’attentat de dimanche y a d’autant plus choqué. Selon les informations disponibles, le porteur de la bombe, qui figure parmi les deux victimes recensées (la deuxième étant un chrétien décédé des suites de ses blessures), s’était glissé parmi les fidèles à la fin du service religieux.
Au moment de l’attentat, l’archevêque catholique de Semarang, Mgr Johannes Pujasumarta, était précisément à Solo, dans un autre quartier de la ville où il se trouvait pour des motifs pastoraux. Dès la nouvelle connue, il s’est rendu sur les lieux et, a envoyé le message suivant à ses prêtres et aux catholiques de son diocèse : « Le dimanche 25 septembre 2011, en fin de matinée s’est produit une explosion à l’Eglise Bethel du Plein Evangile (GBIS : Gereja Betel Injil Sepenuh), dans le quartier de Kepunton à Surakarta (1). On parle d’une dizaine de blessés suite à cette explosion. La nouvelle d’un attentat à Solo, il est sûr, porte un coup sérieux à la tranquillité et à la paix qui jusqu’ici régnait au cœur de la population solonaise. Nous condamnons cette violence qui terrorise des croyants en train de prier. J’affirme que la violence ne peut être la solution à un problème. Nous espérons que les forces de sécurité vont rapidement et efficacement garantir la sécurité et protéger la population de toute menace terroriste. Puisse le calme revenir très vite dans la ville de Solo. »
L’archevêque s’est ensuite rendu à Djakarta où il avait rendez-vous au siège de la Conférence épiscopale où les évêques devaient discuter des derniers préparatifs avant leur départ pour Rome et la visite ad limina qu’ils vont y effectuer. Avant de s’envoler pour l’Italie, les évêques ont pris le temps de se réunir avec les responsables de la Communion des Eglises d’Indonésie (qui rassemble un grand nombre d’Eglises protestantes) et ceux de la branche jeunesse de la Nahdlatul Ulama (NU), la principale organisation musulmane de masse du pays. Les responsables religieux ont demandé aux forces de l’ordre de faire la lumière sans tarder et avec professionnalisme sur l’attentat ; ils ont aussi appelé leurs fidèles à ne pas répondre aux provocations par la violence, tout en réaffirmant leur attachement aux principes du Pancasila, la philosophie de l’Etat indonésien. Nurson Wahid, président de GP Ansor, la branche jeunesse de la NU, a qualifié l’attentat « d’acte sauvage et immoral ».
(1) La GBIS, qui adhère à la PGI (Communion des Eglises chrétiennes d’Indonésie), est l’une des principales dénominations pentecôtistes du pays.
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