« Un chrétien sino-indonésien se porte candidat au poste de gouverneur de Djakarta », titre « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, dans cette dépêche. Il promet une gestion marquée par « l’ouverture »
Dans la perspective des élections de 2012, le poste de gouverneur du Grand Djakarta, la capitale de l’Indonésie qui compte 8,5 millions d’habitants, suscite nombre de candidatures. L’une d’entre elles sort du lot des politiciens traditionnels : il s’agit de Basuki T. Purnama. Plus connu sous le nom d’Ahok, ce relatif novice en politique – il a brigué pour la première fois le suffrage des électeurs en 2004 – présente la double particularité d’être chrétien et d’appartenir à la minorité d’origine chinoise, deux caractéristiques constituant a priori un handicap dans un pays très majoritairement musulman où l’hostilité envers les Sino-Indonésiens peut se montrer virulente.
Là où d’ordinaire les campagnes électorales se caractérisent par une débauche d’affichage et où les équipes en lice distribuent largement billets de banque et T-shirt à l’effigie des candidats, l’approche d’Ahok tranche par sa sobriété et l’affirmation tranquille de sa volonté. « Je veux changer cette ville et j’ai besoin du soutien de la population pour le faire. C’est ensemble que nous pourrons faire bouger les choses »,explique cet homme âgé d’une cinquantaine d’années, certain d’être capable de réunir d’ici au mois de novembre prochain les 500 000 signatures d’habitants de Djakarta nécessaires à l’acceptation de sa candidature par la Commission électorale.
D’origine sino-indonésienne, Ahok a commencé sa carrière dans les affaires, notamment dans le secteur minier. Mais, confronté aux demandes répétées de pots-de-vin de la part des fonctionnaires de Bangka-Belitung, la province où étaient exploitées ses mines, il a préféré jeter l’éponge. « Si mon objectif avait simplement été de faire du profit, j’aurais payé et continué mes affaires, car plus le système est corrompu, meilleures sont les affaires. Mais ma conscience n’était pas tranquille avec un tel fonctionnement », raconte-t-il pour expliquer pourquoi il a fermé ses entreprises et choisi de se confronter au système en plongeant en politique.
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