C’est au cours du déroulement des travaux du Concile Œcuménique Vatican II que mûrit le souhait des Pères du Concile (manifesté dans les Décrets Christus Dominus [N°5] et Ad gentes [N°29]) de garder vivant l’authentique esprit de collégialité,
même la définition de Synode des Évêques: "Il s’agit d’une institution ecclésiastique que nous, tout en interrogeant les signes des temps et encore plus en essayant d’interpréter en profondeur les desseins divins et la constitution de l’Église catholique, nous avons établie après le Concile Vatican II, afin de favoriser l’union et la collaboration des Évêques du monde entier avec ce Siège Apostolique, à travers une étude commune des conditions de l’Église et la solution unanime des questions relatives à sa mission. Il ne s’agit pas d’un Concile, il ne s’agit pas d’un Parlement, mais d’un Synode de nature particulière". Le fondement théologique du Synode des Évêques a été offert par le Serviteur de Dieu, le Pape Jean-Paul II, qui l’a indiqué, dans son Discours au Conseil de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques du 30 avril 1983, comme "une expression particulièrement fructueuse et un instrument valide de la collégialité épiscopale". Il s’agit d’une assemblée de Membres de l’épiscopat catholique dont le devoir est celui d’aider à conseiller le Pape dans le gouvernement de l’Église universelle, sur les matières concernant le salut et l’augmentation de la foi et des coutumes, l’observation et la confirmation de la discipline ecclésiastique, et pour étudier les problèmes concernant l’activité de l’Église dans le monde. Ceci advient, comme l’a confirmé Sa Sainteté Benoît XVI dans la Méditation au cours de la célébration de l’Heure Tierce pour le début des travaux de la XI Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques (AAS 97 [2005] 951)c, dans en milieu d’amour réciproque, d’aide réciproque, de partage, de "correction fraternelle", de consolation qui, en tant que "fonctions de la collégialité", sont "un grand acte de véritable affection collégiale". Au cours de l’agape fraternelle, en conclusion de la VII Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques, le 30 octobre 1987, dans la Domus Sanctae Marthae au Vatican, Jean-Paul II a dit: "L'expérience du Synode a en soi quelque chose de sacré; quelque chose du mystère de l’Église. On vit la réalité de l’Église, sa réalité même ‘ethnique’, sa réalité diffuse, parole de Dieu diffuse, reçue dans les Pays, dans les cultures, dans les continents. On vit tout ceci, en écoutant les différents intervenants, leurs interventions. On vit les expériences des Églises locales, des expériences très différentes, parfois très douloureuses, d’autres très difficiles. C’est ainsi que, de toutes les interventions des pères, et parfois avec les pères, mais aussi des interventions de nos frères et sœurs laïcs, il en découle un cadre, une vision : une vision de l’Église. Il ne s’agit pas seulement d’une vision, dans le sens descriptif du terme, de comment l’Église vit l’Église en tant que réalité humaine, réalité ethnique, mais en même temps de l’Église en tant que mystère. Et c’est ici que commence un point où l’expérience du Synode, s’agissant là d’une expérience profondément religieuse, est difficile à transmettre aux autres, à porter en-dehors; elle reste, en un certain sens, dans le Synode, elle reste en nous, dans ceux qui y ont participé ; tous, tous ensemble confirment cette expérience et parlent aujourd’hui de cette expérience du Synode, de cette expérience de l’Église. Ils en parlent avec une grande joie. Il s’agit d’une nouvelle richesse qui nous a été donnée, à chacun de nous et à nous tous, la richesse de pouvoir ainsi vivre pendant quatre semaines l’expérience de l’Église qui est peuple de Dieu; oui, peuple de Dieu en marche, mais étant en même temps le peuple de Dieu, elle est aussi le corps du Christ. C’est un mystère". Le Synode des Évêques en représentant, d’une certaine façon, l’ensemble de l’Épiscopat catholique, montre de façon particulière l’esprit de communion qui unit les Évêques au Pape et les Évêques entre eux. C’est le lieu privilégié dans lequel une assemblée des Évêques, soumise directement et immédiatement au pouvoir du Pape, tout en manifestant l’affection collégiale et la sollicitude de
l’Épiscopat pour le bien de toute l’Église, exprime sous l’action de l’Esprit, son conseil sûr concernant les différents problèmes ecclésiaux. Selon l’institution, c’est le propre du Synode des Évêques de donner des informations, de discuter des questions proposées et d’exprimer des votes. Sous forme de Propositions (Propositiones), ces votes sont remis au Souverain Pontife afin que, avec l’aide du Conseil ordinaire de la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques, il élabore, si cela est possible, un document post-synodal destiné à l’ensemble de l’Église. Toutefois, le fait que "le Synode ait normalement une fonction consultative n’en diminue pas l’importance. Dans l’Église, en effet, le but de tout organe, qu’il soit collégial, consultatif ou délibératif, est toujours la recherche de la vérité ou du bien de l’Église. Lorsqu’en plus, il s’agit d’une vérification d’une même foi, le consensus Ecclesiae n’est pas donné par le compte des votes, mais il est le fruit de l’action de l’esprit, âme de l’unique Église du Christ".