Samedi matin, le représentant de l'Eglise orthodoxe de Grèce a pris la parole à l'assemblée générale du synode des évêques, présentant la mission de l'Evêque de Rome comme un signe d'unité entre les chrétiens.
L'intervention de l'archimandrite Ignatios D. Sotiriadis, Conseiller de la Délégation de l'Église de Grèce près l'Union Européenne (Bruxelles), a été la plus applaudie durant la première semaine du synode.
« Votre Sainteté, a dit l'Archimandrite en s'adressant à Benoît XVI, notre société est fatiguée, malade ! Elle cherche mais ne trouve pas ! Elle boit mais ne se désaltère pas ! Elle exige de nous chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans) un témoignage commun, une voix unie ! ».
« C'est notre responsabilité en tant que pasteurs des Églises du XXIe siècle ! », a-t-il ajouté.
« C'est aussi la mission première, historique et extraordinaire du Premier Évêque de la Chrétienté, de Celui qui préside dans la charité et, surtout, d'un pape qui est Magister Theologiae : être signe visible et paternel d'unité et conduire toute l'Humanité au Christ Rédempteur, en se laissant guider par l'Esprit Saint et la Sainte Tradition, avec sagesse, humilité et dynamisme, avec tous les évêques du monde, co-successeurs des apôtres ! »
« C'est le désir profond de ceux qui sentent dans leurs cœurs la nostalgie douloureuse de l'Eglise indivise, Una, Sancta, Catholica et Apostolica! », a reconnu le représentant orthodoxe.
« Mais le désir aussi de ceux qui, aujourd'hui, dans un monde sans le Christ, Lui adressent encore une fois, avec passion, confiance filiale et foi, le cri des apôtres : 'Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle!' », a-t-il ensuite affirmé.
Affrontant le thème du synode, « La Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l'Eglise », l'archimandrite a reconnu que « l'histoire de la chrétienté abonde de crimes, de péchés et d'erreurs, et que se pose donc toujours le problème de l'interprétation authentique de la Parole de Dieu ! ».
« Les pieuses intentions, malheureusement, ne suffisent pas pour guider le peuple de Dieu vers le Royaume promis ! Il faut la metanoia et la metamorfosis des nos faibles cœurs », a-t-il expliqué.
« L'Eglise vit de la source de vie qu'est la sainte Ecriture, a-t-il dit. Celle-ci enseigne à l'Europe sécularisée et à l'oekoumène déchristianisée l'amour pour la Création en danger, le pardon et la réconciliation pour ceux qui veulent commencer une nouvelle vie, le respect pour chaque personne humaine créée à la ressemblance de Dieu, mais encore la paix, la justice, l'égalité entre l'homme et la femme, Juif ou Grec … ».
Geste sans précédent en ce dernier millénaire de l'histoire de l'Eglise, le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée I, interviendra le 18 octobre aux travaux du synode des évêques.
Le patriarche présidera la célébration de la Parole aux côtés de Benoît XVI dans la nouvelle salle du synode et adressera un discours d'une demi-heure aux évêques.
ROME, Lundi 13 octobre 2008 (ZENIT.org)