En juin 1913, se tenait, au 184 bld Saint Germain, non loin d'ici, (4 place St. Germain), le Congres arabe de Paris. Aujourd'hui, un siècle après, se tient cette conférence de presse pour le profit des chrétiens d'Orient.
C'est la vocation et la responsabilité de l'Europe, mais plus particulièrement de la France, de soutenir les grandes causes.
Mesdames et messieurs, mon message est le suivant :
Le Moyen-Orient, qui a été le lieu de rencontre des trois grandes civilisations monothéistes, est aujourd'hui le théâtre de luttes, de tension, et de troubles et de guerre et de compétition entre les petites et les grandes puissances. Nous nous proposons de faire entendre les voix d'hommes et de femmes de bonne volonté. Nous avons peine à saisir ce que vivent les Chrétiens d'Orient depuis plusieurs décennies. Leur disparition, qui se fait graduellement, ne peut qu'entrainer de profondes répercutions en tout domaine. Il est vrai, les chrétiens d'Orient, désunis et dispersés tels qu'ils sont dans leurs pays d'origine, sont incapables d'affronter une pareille situation. Leur diversité, quoique bénéfique et enrichissante au niveau culturel et religieux, se pose comme un empêchement majeur à leur sauvegarde.
Cette situation, nous la vivons aujourd'hui comme un appel à nous, chrétiens d'Orient, qui collaborerons au développement de la France et de l'Europe. Si, durant le premier et le second millénaire, cette Europe était, à un moment donné, une instance de suprême arbitrage, à laquelle on avait recours, aujourd'hui ce n'est plus le cas. L'Europe, qui doit déjà son nom à une jeune phénicienne enlevée par le dieu païen, ZEUS, est concernée plus que jamais, par ce qui se passe au Moyen-Orient et notamment avec les Chrétiens d'Orient. Il faut le dire, dès à présent, à pleine voix : Nous sommes devenus experts dans le dialogue Islamo-chrétien, dialogue recherché de plus en plus par l'Europe actuellement, pour avoir vécu plus de 1400 ans comme passeurs de culture et de civilisation.
Bien plus, l'Europe ne se viderait-elle pas de son essence et de ses valeurs de liberté et de démocratie en laissant disparaître cette expérience unique ? En laissant tomber les Chrétiens d'Orient, ou même en les attirant chez elle pour tant de raisons de surcroit justifiable, l'Europe serait complice dans la disparition du christianisme du Moyen-Orient. Je ne crois pas que les Chrétiens voudraient être cantonnés dans de réserves et assimilés à des communautés ayant perdu leur terre et … leurs racines. C'est dans la convergence des efforts communs, derrière le Saint Père le Pape François, que nous retrouverons notre humanité, basée sur le besoin de charité et de justice, et éprise de paix et de libertés.