Le pape a en effet renouvelé sa condamnnation de la violence en Irak, dans un télégramme de condoléances adressé à l'archevêque syro-catholique de Bagdad, Mgr Athanase Matti Shaba Matoka.
Au surlendemain du terrible attentat du 31 octobre contre les catholiques réunis pour la messe en la cathédrale syro-catholique de Bagdad, dédiée à Notre-Dame du Perpétuel Secours, Benoît XVI adresse ce télégramme à l'occasion de la cérémonie des obsèques des victimes.
« Profondément bouleversé par la mort violente de nombreux fidèles et des pères Tha'ir Saad et Boutros Wasim, je souhaite, à l'occasion du saint rite de funérailles, vous assurer de ma participation spirituelle, tandis que je prie afin que ces frères et sœurs soient accueillis par la miséricorde du Christ dans la Maison du Père », écrit Benoît XVI.
Le pape déplore les souffrances des Irakiens et spécialement des chrétiens : « Depuis des années ce bien-aimé pays souffre de peines indicibles et les chrétiens eux-mêmes sont devenus l'objet d'attaques féroces qui, au mépris total de la vie, don inviolable de Dieu, veulent miner la confiance et la coexistence civile ».
Il renouvelle son appel « afin que le sacrifice de nos frères et sœurs puisse être une semence de paix et de véritable renaissance et afin que ceux qui ont à cœur la réconciliation, la coexistence fraternelle et solidaire, trouvent la raison et la force d'œuvrer pour le bien ».
« Un groupe d'hommes armés se revendiquant d'Al Qaïda ont perpétré un massacre tuant deux prêtres et quarante-deux fidèles. Les forces de sécurité irakiennes appuyées par des soldats américains ont donné l'assaut peu après. Sept policiers ont été tués et quinze autres blessés lors des combats. Cinq terroristes ont été abattus et huit autres ont été arrêtés », rappelle Radio Vatican qui commente : « Cette attaque est l'une des plus meurtrières contre des chrétiens en Irak ».
Benoît XVI a suivi l'évolution de la situation dimanche et il a condamné cette violence « féroce » et « absurde » après l'angélus de la Toussaint, lundi 1er novembre. Le pape a demandé que tous « unissent leurs forces » afin que cesse toute violence.
« Je prie pour les victimes de cette violence absurde, d'autant plus féroce qu'elle a touché des personnes sans défense, réunies dans la maison de Dieu, qui est maison d'amour et de réconciliation », avait dit le pape (cf. Zenit du 1er novembre).
L'urgence de la situation des chrétiens en Irak a été l'un des éléments décisifs pour la convocation du synode pour le Moyen-Orient.
Le message final a mentionné les « souffrances sanglantes du peuple irakien », et les « chrétiens assassinés en Irak », les « souffrances permanentes de l'Église de l'Irak » (n. 3.3).
« Dieu veut que nous soyons chrétiens dans et pour nos sociétés moyen-orientales, dit encore le Message. C'est le plan de Dieu sur nous, et c'est notre mission et notre vocation que de vivre ensemble chrétiens et musulmans. Nous nous comporterons dans ce domaine guidés par le commandement de l'amour et par la force de l'Esprit en nous » (§ 3.4).
Les 44 « Propositions » finales mentionnent l'Irak, invitant au pèlerinage au pays d'Abraham. La proposition 5 parle de « martyre »: « Il faudra attirer l'attention du monde entier sur la situation dramatique de certaines communautés chrétiennes au Moyen-Orient, qui souffrent de toutes sortes de difficultés, allant parfois jusqu'au martyre ».
zenit
Le Message en appelle à la communauté internationale : « Il faut aussi demander aux instances nationales et internationales un effort spécial pour mettre fin à cette situation de tension, en rétablissant la justice et la paix ».
Les évêques du synode mentionnent en effet les martyrs « d'hier et d'aujourd'hui » (proposition 26), et ils souhaitent une célébration commune des martyrs chrétiens (proposition 29).