Reporters sans frontières appelle les autorités américaines en Irak à mettre un terme aux arrestations arbitraires à l’encontre des professionnels des médias. Le 21 août 2008, Ali Al-Mashhadani (photo), collaborateur de plusieurs médias étrangers, a été libéré après avoir passé 26 jours sur la base américaine de Camp Cropper, près de l’aéroport de Bagdad.
Il s’agissait de son troisième séjour dans les prisons américaines en Irak depuis 2005. Un cameraman de l’agence Associated Press est lui toujours en état d’arrestation pour "des raisons de sécurité".
"Nous saluons la libération d’Ali Al-Mashhadani tout en espérant rapidement recevoir des autorités américaines l’assurance que le harcèlement de ce journaliste va cesser définitivement. Il a été arrêté à trois reprises au cours des quatre dernières années sans jamais être inculpé. De nombreux autres journalistes ont subi des arrestations abusives depuis le début de la guerre en Irak sans que Washington n’agisse pour mettre un terme aux débordements de son armée. La coalition multinationale ne doit pas agir en muselant la presse", a déclaré l’organisation.
Ali Al-Mashhadani, collaborateur de l’agence de presse Reuters, de la chaîne de télévision British Broadcasting Corporation (BBC) et de la radio publique américaine (NPR), avait été interpellé, le 26 juillet 2008, dans la zone verte de Bagdad alors qu’il se rendait au centre d’informations du parlement. Un porte-parole de l’armée avait déclaré que le journaliste était considéré comme "une menace pour la sécurité de l’Irak et des forces de la coalition", sans donner plus de précisions. De la même manière, Ali Al-Mashhadani avait été détenu pendant cinq mois puis pendant deux semaines entre 2005 et 2006. Chaque fois, il avait ête relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
Par ailleurs, Ahmed Nouri, cameraman de l’agence américaine Associated Press, est toujours en détention sur une base américaine à Tikrit (180 km au nord de Bagdad). Il a été interpellé le 4 juin 2008.
RSF 21.08.2008