Reporters sans frontières dénonce la fermeture abusive, le 8 mai 2008, de la radio privée Al-Ahd, affiliée au courant du leader chiite Moqtada Al-Sadr. Cette décision intervient alors que les affrontements continuent de faire rage entre les armées irakienne et américaine d’un côté et les miliciens de l’Armée du Mahdi, bras armé du courant sadriste, de l’autre.
“La fermeture d’Al-Ahd ne peut émaner que d’une décision de justice à la suite d’une procédure équitable. Les médias d’opposition doivent-ils tous s’attendre à ce genre de traitement ? Nous demandons au Premier ministre Nouri Al-Maliki de mettre un terme à ces pressions inacceptables et de rouvrir cette radio”, a déclaré l’organisation.
Le 8 mai 2008, les forces de l’ordre affiliées au ministère de l’Intérieur se sont introduites dans les locaux de la radio Al-Ahd, situés dans le quartier Al-Baladiyat à Bagdad. Après avoir fait sortir les employés de la station, ils ont procédé à sa fermeture “pour incitation à la violence”. Des députés, issus du courant sadriste, ont immédiatement demandé à la Commission parlementaire de la culture et des médias l’ouverture d’une enquête. Kassem Al-Radini, porte-parole de la radio, s’est défendu des accusations du gouvernement, affirmant qu’Al-Ahd avait toujours maintenu une “ligne éditoriale modérée”. “C’est une décision purement politique sans base légale. Nous comptons déposer plainte devant la justice”, a-t-il déclaré à Reporters sans frontières.
Il y a plus d’une année, l’armée américaine avait procédé à la perquisition des locaux des médias du courant sadriste qui détient, en plus de la radio Al-Ahd, plusieurs publications. Des documents avaient été saisis.
Créée en 2005, Al-Ahd est financée par le courant de Moqtada Al-Sadr. La station, dont le siège est à Bagdad, emploie près de 75 personnes à travers le pays.
RSF 15.05.2008