Les autorités irakiennes ont-elles la volonté de défendre les chrétiens ?
Le P. Federico Lombardi, sj, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, pose la question dans une déclaration à l'agence Reuters reprise aujourd'hui par Radio Vatican. Le 12 octobre, le pape a lancé un nouvel appel contre les attaques anti-chrétiennes en Irak, et le synode s'est joint à lui.
En effet, la situation des chrétiens de Mossoul, dans le Nord du pays, se fait chaque jour plus dramatique : après une vague d'attaques qui ont fait une quinzaine de morts, on estime que 10.000 chrétiens ont dû quitter la ville pour chercher refuge dans les régions voisines.
Selon les chiffres donnés par Radio Vatican, on estime qu'aujourd'hui il ne reste plus que 500 chrétiens à Mossoul, qui en comptait naguère 25.000.
« L'Aide à l'Eglise en détresse » (AED) cherche à remédier à cette crise humanitaire en envoyant des vivres et des médicaments aux milliers de déplacés du fait des persécutions.
C'est dans ce cadre que le P. Lombardi s'interroge : est-ce que les autorités irakiennes ne sont pas en mesure de protéger les chrétiens ou bien est-ce la volonté de les défendre qui est insuffisante ?
Le P. Lombardi fait état de la grande préoccupation du Saint-Siège du fait que derrière les violences se fait jour le problème du fondamentalisme islamique qui peut devenir encore plus agressif dans la situation de l'Irak actuel.
En effet, Reuters publie le contenu d'un tract menaçant distribué à Mossoul à l'adresse des chrétiens : « Abandonnez votre maison et la ville dans les 24 heures, ou vous serez justement punis et tués comme la religion islamique l'ordonne pour ceux qui comme vous vénèrent la croix ».
C'est à Mossoul qu'a trouvé la mort en mars dernier Mgr Paulos Faraj Rahho, archevêque chaldéen catholique. Un crime que le pape avait défini comme une « violence inhumaine ».
ROME, Jeudi 23 octobre 2008 (ZENIT.org)