Un kamikaze a fait sauter un véhicule devant les locaux de la chaîne arabe de télévision par satellite « Al-Arabiya » à Bagdad le 26 juillet, selon ce que rapportent la Fédération internationale des journalistes (FIJ), le Réseau arabe d’information
Al-Arabiya avait fermé temporairement ses bureaux le 25 juin après que des officiels eurent prévenu la chaîne que des insurgés s’apprêtaient à commettre un attentat. « Le bureau est complètement détruit, il n’y a pas une salle qui ne soit en ruines », a déclaré Tarek Maher, journaliste d’« Al-Arabiya » qui se trouvait dans l’immeuble au moment de l’explosion, d’après ce que rapporte le CPJ. Al-Qaida en Mésopotamie a revendiqué l’attentat.
« Les factions en Irak doivent toutes comprendre que les médias ne font pas partie de leurs différends ou de leurs guerres », dit l’ANHRI. « Il n’est à l’avantage d’aucune des parties de combattre la liberté d’expression, parce qu’elle est un droit garanti à tous ».
La populaire chaîne régionale de télévision par satellite, basée à Dubaï et qui appartient à des intérêts saoudiens, a été visée à de nombreuses reprises depuis son inauguration en 2003. En 2008, le correspondant en chef a découvert une bombe sous sa voiture et a échappé de peu à la mort. En 2006, une voiture piégée visant le bureau a tué sept personnes. En 2006, Atwar Bahjat, correspondant et lauréat du prix International de la Liberté de la presse du CPJ, a été assassiné, en même temps que deux de ses collègues, près de la ville de Samarra – tandis qu’il couvrait un attentat à la bombe contre un lieu de pèlerinage chiite. La même année, un autre journaliste a été blessé dans une tentative d’enlèvement.
L’Organisation des libertés journalistiques (Journalistic Freedoms Organisation, JFO), une organisation locale, rapporte qu’en octobre 2004, un kamikaze avait aussi visé les bureaux de la chaîne, tuant quatre employés, tandis qu’en mars 2004 à Bagdad, le correspondant Ali al-Khatib et le cameraman Ali Abdul-Aziz ont été tués par des tirs de l’armée américaine.
« Les précédents homicides de journalistes n’ont fait l’objet d’aucune enquête ou ont été traités de manière désinvolte, ce qui entretient un régime d’impunité intolérable », dit la FIJ. « Le gouvernement doit changer d’approche et s’assurer que les tueurs de journalistes et d’employés des médias seront traduits en justice.»
Ifex