pour parler de sécurité et de solidarité après l'attentat du 31 octobre contre l'église syro-catholique de Bagdad, qui a fait 52 morts, dont trois prêtres, mais aussi des femmes et des enfants, et 67 blessés.
D'après des sources de l'agence Fides présentes à la rencontre, la délégation a fait part au ministre des souffrances et du désarroi de la communauté chrétienne en Irak, rappelant que les lieux et les fidèles chrétiens sont l'objet ces derniers mois de menaces, d'agressions et de violences dans tout le pays et que les fidèles, choqués et inquiets pour leur avenir, sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter le pays.
« Les fidèles chrétiens irakiens sont aujourd'hui terrorisés et sous le choc. Ils se trouvent devant un terrible dilemme : émigrer pour sauver leurs vies, ou rester dans le pays pour témoigner de leur foi, au risque de leur vie », avait dit le père Vincent Van Vossel CSsR, supérieur des rédemptoristes à Bagdad, toujours à l'agence Fides, aussitôt après le massacre de dimanche.
Réaffirmant l'importance de la présence des chrétiens dans le pays, le premier ministre irakien qui a rendu visite, mercredi dernier, à des blessés de l'attentat, a promis que l'Etat ferait tout son possible pour assurer la protection des fidèles.
La première mesure sera de renforcer la sécurité autour des églises et des monastères, surtout à l'occasion des liturgies et des rencontres de prière.
M. Nuri al-Maliki se rendra samedi 6 novembre à l'église syro-catholique Notre-Dame du Salut, à Bagdad, pour rendre hommage aux victimes et témoigner encore une fois de sa proximité et de sa solidarité à la communauté chrétienne, de son respect et de son estime pour les membres chrétiens de la société irakienne, depuis toujours engagés pour le bien de la nation.
Un parlementaire chrétien, M. Yonadam Kanna, qui reconnaît l'état de vulnérabilité et de faiblesse dans lequel se trouvent les chrétiens, a commenté ces actes de violence à leur encontre, soulignant qu'ils entrent dans le cadre d'une tactique généralisée de la part d'extrémistes qui souhaitent déstabiliser le pays, détruire toute ambition de liberté et de démocratie, en s'attaquant aux couches de la population les plus faibles.
Les extrémistes, a-t-il dit, ne frappent pas seulement les églises, mais aussi d'autres communautés et les citoyens en général : « Ce sont des actes contre l'humanité qui n'ont rien à voir avec la religion », a-t-il insisté.
Face aux promesses d'un renforcement de sécurité et de nouvelles mesures permettant de combattre le fondamentalisme religieux, l'archevêque Avak Asadourian, primat de l'Église arménienne orthodoxe en Irak, interrogé par Fides, s'est dit prudent et attentif. Il veut voir si « dans les prochains mois, la violence envers les chrétiens finira et de quelle manière les problèmes de sécurité et le terrorisme seront affrontés et résolus ».
L'archevêque qui est aussi secrétaire général du Conseil des chefs religieux des 14 Eglises chrétiennes d'Irak, a annoncé que le Conseil se réunirait officiellement dans les prochains jours pour « débattre sur le fond » de ces problèmes, « organiser des rencontres » entre les chefs religieux et les autorités civiles et pour « décider ensemble » des pas à accomplir.
« Il est nécessaire que les chrétiens d'Irak avancent unis pour vivre avec foi et espérance, à une époque aussi triste et difficile », a-t-il conclu.
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