Reporters sans frontières condamne fermement les accusations menaçantes proférées contre l’avocate et Prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. Le 6 août 2008, l’agence de presse officielle Irna a accusé la fille de Mme Ebadi d”’être convertie depuis presque un an au bahaïsme".
Selon les lois islamiques, “ un musulman qui abandonne sa foi est coupable d’apostasie, et punissable de mort.“ L’agence sous le contrôle de l’Etat a lancé des menaces sérieuses contre la vie de cette défenseure des droits de l’homme et de la liberté d’expression en Iran. Reporters sans frontières condamne ces menaces et demande aux autorités de garantir la sécurité de Shirin Ebadi et sa famille.
Le 14 mai six Iraniens "membres des Amis de l’Iran, un groupe qui coordonne les activités de la communauté bahaï" ont été arrêtés et le 5 août le gouvernement iranien a confirmé leur détention en les qualifiant de "groupe qui a agi contre les intérêts du pays et qui avait des liens avec des étrangers, particulièrement les sionistes".
Shirin Ebadi, dans un entretien avec le quotidien Kargozaran, a déclaré « qu’elle pensait que l’accusation relayée par Irna "découle de ma défense" des bahaïs arrêtés. "Deux de mes collègues et moi-même avons accepté de les défendre", a-t-elle ajouté.
La foi bahaïe est née en 1863 en Iran. Les bahaïs considèrent Bahaullah, né en 1817, comme le dernier prophète envoyé par Dieu sur terre, alors que pour les musulmans le dernier prophète est Mahomet. Les bahaïs ne sont pas reconnus par la république islamique et sont harcelés et persécutés. Un millier d’entre aux ont été exécutés depuis le début de la révolution en 1978.
RSF 08.08.2008