Reporters sans frontières demande la libération immédiate d’Ibrahim Jassam, photographe de l’agence de presse britannique Reuters, interpellé le 1er septembre 2008 par un contingent des forces américaine et irakienne dans le quartier de Mahmoudiyah, dans le sud de Bagdad.
“Nous avons observé une multiplication des arrestations de professionnels des médias par les forces de l’ordre irakiennes ou des membres des forces de la coalition internationale. A ce jour, le nombre d’interpellations observées en 2008 a déjà dépassé celles enregistrées l’année dernière. La simple possession d’un appareil photo ou d’une camera semble être considérée comme la preuve de la participation de certains journalistes à des réseaux terroristes. Le manque de discernement des autorités est incompréhensible“, a déclaré l’organisation.
Ibrahim Jassam a été interpellé à son domicile, dans le sud de la capitale. Des soldats l’ont emmené vers un lieu inconnu après avoir contrôlé l’identité des membres de sa famille et saisi quatre appareils photo, ainsi que son téléphone et son ordinateur portable. Sa famille ignore toujours les raisons de son arrestation. Collaborateur de l’agence Reuters depuis quatre ans, Ibrahim Jassam avait reçu, à plusieurs reprises, des menaces de mort anonymes.
Plus d’une vingtaine de professionnels des médias ont été arrêtés en Irak depuis le 1er janvier 2008 dans des circonstances similaires. Ils ont tous été libérés, après avoir passé des jours voire des mois en détention, sans qu’aucune charge soit retenue à leur encontre. A l’instar d’Ahmed Nouri, cameraman de l’agence Associated Press (AP), qui a été libéré, le 23 août 2008, après avoir passé 80 jours en détention sur la base américaine de Camp Cropper. Un autre collaborateur d’AP, Bilal Hussein, a été libéré le 16 avril 2008 après 735 jours de détention.
RSF 03.09.2008