« poursuivre son action éclairée et sage, soutenu par la coopération responsable de tous ».
Une action éclairée et sage
Le président italien sortant, M. Giorgio Napolitano, 87 ans, a été réélu ce samedi 20 avril, au 6e tour de scrutin, avec 738 voix, sur les 997 électeurs – parlementaires et grands électeurs – comme président de la République italienne, (contre 217 voix au « second » dans la course à la présidence), soit 195 voix supplémentaires par rapport à son élection en 2006.
Issu du Parti communiste italien, il est reconnu pour sa stature d’homme d’Etat et c'est la première fois qu'il est demandé à un président italien d'accepter d'être une seconde fois candidat, aucune majorité ne s'étant dégagée sur un autre nom lors des 5 premiers tours.
Le pape reconnaît le sacrifice consenti par le président : « Au moment où, avec une grande disponibilité et un esprit de sacrifice, vous avez accepté à nouveau la magistrature suprême de l’Etat italien en tant que président de la République, je désire vous adresser l’expression de mes vœux les plus sincères et les plus cordiaux », écrit-il.
Il ajoute : « Et en souhaitant que vous puissiez continuer votre action éclairée et sage soutenu par la coopération responsable de tous, j’invoque sur votre personne et sur votre éminent service du pays, la constante assistance divine, et de tout cœur je vous adresse ainsi qu’à la bien-aimée nation italienne la bénédiction apostolique, comme un encouragement à construire un avenir de concorde, de solidarité et d’espérance. »
Emotion joyeuse
Au terme de son mandat précédent, le président Napolitano avait annoncé ne pas vouloir un second mandat. Mais après 5 tours dans l’impasse, il en a accepté l’éventualité, explique un communiqué, par « responsabilité envers la nation » : « Je considère qu'il est de mon devoir d'offrir la disponibilité qui m'a été demandée », a-t-il expliqué.
A la nouvelle de son élection, que sont allés lui annoncer les présidents de la Chambre des députés, Mme Laura Boldrini, et du sénat, M. Piero Grasso, le président a répété son souci du bien commun de l’Italie et des Italiens et il a lancé un appel à la cette même « responsabilité ». Il aura maintenant la tâche difficile d’aider le pays à se doter d’un gouvernement.
Au cours du pontificat de Benoît XVI une amitié et une estime réciproque ont marqué les relations entre le pape élu en 2005 et le président élu l'année suivante.
A l'élection du pape François, M. Napolitano a souligné, dans un communiqué du 14 mars, que cette élection est "un motif d'émotion universelle et joyeuse". Il ajoutait: "Le peuple italien y participe spécialement, et en son nom, en interprétant le sentiment commun et profond, je vous adresse mes félicitations les plus chaleureuses et les plus sincères."
Patrimoine du catholicisme
"L'extraordinaire patrimoine moral et culturel du catholicisme, poursuivait le président, est indissolublement lié avec notre histoire bimillénaire et avec les valeurs morales dans lesquelles l'Italie se reconnaît. La figure de saint François d'Assise, patron de l'Italie, dont Votre Sainteté a choisi de s'inspirer en assumant le nouveau pontificat, renferme cette richesse spirituelle."
Puis, à propos du rôle de Rome, il disait: "L'Italie est fière que sa capitale historique soit le centre de l'Eglise catholique et le siège de l'Etat de la Cité du Vatican."
Mais sur un ton plus personnel il confiait, toujours ce 14 mars: "J'ai été frappé, dans vos premières paroles d'hier soir, de votre rappel de la mission pastorale d'évêque de la ville de Rome, à laquelle Votre Sainteté s'est adressé avec une grande simplicité. Avec la même immédiateté touchante, votre premier message de la loggia de Saint-Pierre a atteint hier les quatre coins du globe."
Saint-Siège et République
Il souhaitait la poursuite d'une coopération traditionnelle: "Les liens solides et les rapports de collaboration entre le Saint-Siège et l'Etat italien visent à chercher le bien commun et à promouvoir un ordre international qui assure les droits inviolables, la dignité et la liberté de la personne humaine, la justice sociale et la paix."
Il rendait cet hommage à Benoît XVI: "Je conserve un souvenir indélébile et reconnaissant du haut témoignage moral et intellectuel de Sa Sainteté Benoît XVI, avec lequel j'ai entretenu un dialogue intense et partagé des moments de grande proximité spirituelle. J'ai été particulièrement touché des paroles avec lesquelles votre premier message en tant que pontife a voulu le rappeler."
Argentine et Italie
Le président a aussi fait allusion aux origines piémontaises du pape François en disant: "Votre sainteté apporte à Rome le témoignage d'un catholicisme sans frontières, présent dans la société avec un engagement spirituel et pastoral fort. C'est un témoignage qui nous vient pour la première fois des Amériques et d'une Argentine unie à l'Italie par des liens d'amitié profonds et fraternels, incarné dans votre propre histoire familiale."
Il concluait: "Que vous rejoignent mes voeux les plus fervents et les plus sincères et ceux de toute la nation italienne pour votre haute mission de guide de l'Eglise catholique universelle."
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