Le cardinal secrétaire d’Etat a inauguré une année jubilaire mariale, liée à l’Année de la foi, accordée par Benoît XVI à l'occasion du VIIème centenaire de la vénération de l’icône de Notre Dame de Montevergine (Italie).
Outre cet anniversaire, la communauté monastique bénédictine du sanctuaire fête aussi le retour de l’icône dans la chapelle d’origine ; elle avait en effet été transférée à l’intérieur de la nouvelle basilique en 1960.
L’édition italienne de L’Osservatore Romano de ce lundi 3 septembre 2012 rapporte des extraits de l’homélie prononcée par le secrétaire d'Etat, le 1er septembre 2012.
L’année jubilaire, a expliqué le cardinal « sera une invitation convaincante et pressante à témoigner, à annoncer la foi, à semer abondamment la Parole de Dieu pour une « nouvelle évangélisation » aujourd’hui, en particulier sur notre continent européen ».
Evoquant la sainteté et la grandeur de Marie, le cardinal a mis en lumière « son rôle comme collaboratrice de Dieu, comme dispensatrice de grâce et de miséricorde pour toutes les personnes qui recourent à elles avec dévotion ».
« Marie est la reine du ciel, qui porte sur son bras le Fils de Dieu, qui est aussi son enfant, qui a reçu d’elle sa nature humaine, qui s’est fait homme dans son sein, qui a grandi en âge, en grâce et en sagesse, grâce à ses soins maternels », a rappelé le numéro 2 du Vatican.
Mais, a-t-il ajouté, « pour Jésus, sa mère n’a pas fait seulement cela. Ce serait diminuer ses mérites. Elle a des mérites beaucoup plus grands que le fait d’être sa mère. Elle s’est rendue disponible à la volonté de Dieu, elle s’est mise entièrement à son service par un acte de foi total dans le projet de Dieu ».
Le secrétaire d’Etat a aussi rappelé que ce fut saint Guillaume, le fondateur de la congrégation bénédictine de Montevergine, qui promut, à partir de 1115, le culte de Notre Dame parmi les populations de l’Irpinie et qui l’a ensuite diffusé dans tout le sud de l’Italie jusqu’à Palerme. Le saint vénérait une ancienne icône « de style byzantin, hiératique, distante, lointaine, peinte de face ».
En 1298 environ, les moines confièrent au peintre Montano d’Arezzo la charge de peindre une image de Marie qui « montre une proximité plus directe, plus humaine, maternelle, correspondant à la dévotion populaire mariale de l’époque, diffusée par le grand mouvement du renouveau monastique qui s’est développé aux XIIème et XIIIème siècles. L’année 1310 marque le début du culte officiel de l’icône sacrée surnommée La Maestà di Montano d’Arezzo.
« L’icône de Notre Dame de Montevergine, a précisé le cardinal, se distingue par son regard pénétrant, bienveillant et maternel. Un regard qui invite à la prière, à l’ouverture du cœur. Ses yeux ne regardent pas une foule mais la personne unique qui la prie et la regarde. Tout fidèle, tout priant se sent l’objet de l’attention personnelle de la Vierge ».
Les traits mêmes de l’icône, avec « ces grands yeux lumineux du doux visage de Marie, nous font comprendre cette vérité : Dieu connaît chacun par son nom, face à face, entre quatre yeux », a-t-il souligné. Et Marie « a aussi ce privilège divin. Tout priant, tout fidèle établit une relation personnelle dans un dialogue direct, exclusif avec elle ».
Le secrétaire d’Etat a rappelé par ailleurs que la culture médiévale montre « la conquête progressive par Marie du temps – avec son entrée dans la liturgie – de l’espace, avec l’édification de sanctuaires qui lui sont consacrés – du cœur des êtres humains – avec les prières et les diverses formes de dévotion – et des institutions telles les universités, les arts, les ordres religieux, les confraternités consacrées à la Vierge de Nazareth ».
Que cette fête du VIIème centenaire de la vénération de l’icône « dans la splendeur de sa beauté originelle retrouvée, à sa place dans la chapelle historique » et la célébration de l’Année jubilaire mariale « soient une invitation à renouveler une dévotion sincère et filiale envers Marie » a-t-il conclu.
A l’issue de la célébration, le cardinal Bertone a tenu à rappeler le lien personnel qu’il avait avec le cardinal Carlo Maria Martini, décédé le 31 août 2012, en confiant que l’archevêque émérite de Milan l’avait encouragé à accepter sa nomination comme secrétaire d’Etat de Benoît XVI.
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