Dix ans après l’ouverture officielle par le Vatican des archives de l’Inquisition, une exposition permet à Rome de découvrir quelques-uns des « secrets » de cette institution redoutable créée au XIIe siècle par l’Église catholique pour combattre l’hérésie.
Sous le titre « Rares et précieux », l’exposition ouverte jusqu’au 14 mars au musée Vittoriano, dans le centre de Rome, permet surtout de découvrir l’ambiance religieuse, culturelle, artistique, littéraire et politique qui présida à l’existence du Saint-Office, le tribunal ecclésiastique.
Inutile de s’y précipiter pour découvrir les instruments de torture auxquels la « Sainte inquisition » avait parfois recours dans sa mission au service de l’Église.
L’exposition est surtout composée de documents écrits dont le caractère précieux et la fragilité sont dus aux matériaux de l’époque, particulièrement les encres végétales avec lesquelles ils sont écrits.
Les plus évocateurs sont le fameux « index », qui dresse la liste des textes censurés, ou encore les premiers plans des quartiers juifs transformés en ghettos.
Parmi les curiosités figurent aussi un croquis réalisé par le Saint-Office pour servir de modèle au peintre devant réaliser le portrait du pape Pie V, ou les notes apposées par la censure sur les textes de l’Arioste, le célèbre écrivain des débuts de la Renaissance italienne auteur du poème Roland Furieux.
Lors de leur ouverture officielle le 22 janvier 1998, le conservateur des archives du Vatican, Sergio Pagano, avait relevé que les scellés du Saint-Office étaient de contenu modeste parce qu’ils avaient été en grande partie détruits, brûlés, vendus ou dispersés.
« Les compétences du Saint-Office étaient très importantes et s’étendaient à de nombreux domaines », a expliqué aux médias Marco Pizzo, un des organisateurs de l’exposition avec Alejandro Cifres, directeur des archives de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’héritière du Saint-Office.
Il a estimé que l’exposition permet de découvrir « une image du Saint-Office très différente de celle que l’histoire a retenue. Sa mission n’était pas seulement de réprimer et censurer », a-t-il assuré.
L'Orient le jour- 26/02/2008