« la mort n'a pas le dernier mot » et le « désir ardent » que la sainte avait du « salut du monde entier ».
Le pape a tenu l'audience générale du mercredi en la salle Paul VI du Vatican, en présence de quelque 7.000 visiteurs et a poursuivi sa présentation des femmes qui ont particulièrement marqué l'histoire de l'Eglise, consacrant sa catéchèse à sainte Véronique Giuliani, connue sous son nom italien de Veronica Giuliani (en latin Veronica de Julianis, Véronique indiquant la « Vraie icône », du Christ) ou, au siècle, Orsola Giuliani. Elle était née le 27 décembre 1660 à Mercatello sul Metauro, dans les Marches. Elle s'est éteinte le 9 juillet 1727, à 67 ans, dont 50 de vie religieuse. Elle a été canonisée en 1839 par le pape Grégoire XVI.
Benoît XVI a présenté sainte Véronique Giuliani comme une mystique passionnée du Christ qui, à 17 ans, répondit à son appel à la suite de saint François d'Assise et sainte Claire, au monastère italien des Clarisses Capucines de Città di Castello (dans la province de Pérouse, en Ombrie) dont elle fut l'abbesse jusqu'à sa mort.
Benoît XVI a résumé l'actualité de l'exemple de sainte Véronique, en quatre points : l'union au Christ et à l'Eglise, l'amour de Jésus souffrant, l'espérance du paradis, la familiarité avec la Parole de Dieu.
« Sainte Véronique Giuliani nous invite, a souligné le pape, à faire grandir, dans notre vie chrétienne, l'union avec le Seigneur, en nous abandonnant à sa volonté avec une confiance complète et totale, et l'union avec l'Eglise, Epouse du Christ ; elle nous invite à participer à l'amour souffrant de Jésus Crucifié pour le salut de tous les pécheurs ; elle nous invite à tenir le regard fixé sur le Paradis, terme de notre marche terrestre, où nous vivrons ensemble à tant de frères et sœurs dans la joie de la pleine communion avec Dieu ; elle nous invite à nous nourrir quotidiennement de la Parole de Dieu pour réchauffer notre cœur et orienter notre vie ».
Sainte Véronique, a souligné également le pape, a compris sa place de contemplative « au milieu », entre l'humanité et Dieu, entre les pécheurs et le Christ crucifié, dans la « prière » et « l'offrande » de ses épreuves.
Car, a ajouté Benoît XVI, « sa vie mystique ne fut jamais séparée des événements du Salut célébrés dans la Liturgie, ni de la Parole de Dieu ».
Le pape a insisté sur cette familiarité avec la Parole de Dieu : « L'Écriture Sainte illuminait, purifiait, confirmait son expérience, la rendant ecclésiale. Aussi, non seulement sainte Véronique s'exprimait avec les paroles de l'Écriture sainte mais elle en vivait ».
Sa vie est une illustration de cette parole de saint Paul : « Si Dieu lui-même est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8,31), a encore souligné le pape en citant le journal spirituel de sainte Véronique qui écrit : « Mon âme est unie à la divine volonté, et je me suis vraiment établie et j'ai toujours demeuré dans la volonté de Dieu. Il me paraissait que je ne pouvais plus jamais me détacher de ce vouloir de Dieu et je réfléchissais en moi-même avec ces paroles précises : 'Rien ne pourra me séparer de la volonté de Dieu, ni angoisses, ni peines, ni épreuves, ni mépris, ni tentations, ni créatures, ni démons, ni obscurité, et pas même la mort, parce que dans la vie ou dans la mort, je veux tout, et en tout, le vouloir de Dieu » (Journal V, 272).
Autre point commun avec saint François d'Assise, sainte Véronique reçut la grâce des stigmates de la Passion du Christ aux mains, aux pieds et au côté, le 5 avril 1697 : « Des plaies de Jésus sortirent des traits de feu ». Elle raconte : « Je compris clairement que je venais d'être entièrement transformée en Dieu ».
Le pape a salué à la fin de l'audience Mgr Domenico Cancian, et la délégation du diocèse de Città Castello, qui s'apprêtent à fêter les 350e anniversaire de la naissance de leur compatriote, sainte véronique Giuliani.
Anita S. Bourdin
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